Festival de Cannes 2013 : Grand central, belle parabole sur fond nucléaire, du risque amoureux

Un certain regard
GRAND CENTRAL
De Rebecca Zlotowski
avec Léa Seydoux, Tahar Rahim, Denis Ménochet, Olivier Gourmet, Johan Libéreau, Nozha Khouadra, Nahuel Perez Biscayart, Camille Lellouche...

Étrange et captivante ambiance que celle concoctée par Rebecca Zlotowski réalisatrice de "Belle épine" dont c'est ici le second long métrage. Situant son action dans le milieu des ouvriers employés lors des arrêts d'exploitation des centrales nucléaires, elle en profite pour examiner les liens sociaux entre ces travailleurs précaires ballotés d'un site à l'autre, tout en contant une histoire d'adultère des plus classiques.

Outre cet environnement empreint de dangers, forcément propre à créer des tensions, "Grand central" pose un postulat simple : le vrai danger c'est de tomber amoureux, ou d'oser se lancer dans l’histoire qui va avec. À la veille de son mariage, la belle Karole (Léa Seydoux, impériale) joue les vamps en donnant au jeune novice, Gary (Tahar Rahim, incarnant la fougue d'une jeunesse sans peurs), au travers d'un langoureux baiser, un aperçu du concentré de sensations qu'il pourra avoir en s'immisçant au cœur du réacteur... Difficulté de cacher ses sentiments, pulsions dévastatrices, désir d'une vie intense, toute la beauté d'un amour irraisonné se retrouve dans ce beau film sous haute tension.