Festival Que du feu 2024 encart

Vincent Cassel

Acteur

Vincent Cassel est un de ces acteurs français dont on dit qu’il a une « gueule », un charisme monstre lui permettant de se diversifier et d’enchaîner les grands rôles. Devenu aujourd’hui une véritable star, aussi bien en France que de l’autre côté de l’Atlantique, il poursuit une voie atypique au sein de l’industrie cinématographique, alternant grosses productions et films plus intimistes, et excellant dans des interprétations toujours plus extrêmes.

Vincent Crochon de son vrai nom est né le 23 novembre 1966 à Paris au cœur d’une famille d’artistes, composé entre autre d’un père comédien, l’immense Jean-Pierre Cassel, et d’une grand-mère chanteuse d’opéra. Le futur acteur n’est pas le seul à avoir attrapé le virus des arts, son petit frère étant devenu un rappeur, tandis que sa sœur Cécile alterne entre la comédie et la musique. Dès son plus jeune âge, le garçon développe un attrait certain pour la profession de son père, passant une grande partie de son temps libre à l’accompagner sur les tournages. Pour autant, s’il s’amuse des caméras, le bambin hyperactif préfère le sport, en particulier les sports de combats et le surf, passions qu’il conservera toute sa vie. Mais le théâtre et le cinéma ne sont jamais bien loin, et malgré un passage par l’Ecole du cirque d’Annie Fratellini et des cours de chant, c’est bien la comédie qui le rattrape. L’enfant devenu jeune adulte suit alors des cours au prestigieux Actors’ Institute de New-York et l’Atelier International de Théâtre. Rapidement, son aisance naturelle à mouvoir devant la caméra lui offre une certaine renommée au sein de ces institutions, ses professeurs étant plus que confiants quant à son avenir.

Arpentant les scènes théâtrales, il effectue ses vrais débuts sur grand écran à 25 ans avec « Les Clés du Paradis » de Philippe de Broca. Il enchaîne avec des petits rôles, mais l’année 1992 va marquer un tournant considérable pour la suite de sa carrière. En effet, il fait la rencontre de Mathieu Kassovitz qui l’engage pour jouer le rôle de son frère dans « Métisse », point de départ d’une collaboration qui aboutira sur l’œuvre coup-de-poing « La Haine » qui offrira à Vincent Cassel la notoriété. Dans le rôle de Vinz, un jeune banlieusard en quête de vengeance suite à une bavure policière, le comédien démontre pour la première fois l’étendue de son talent et révèle à tous son charisme et l’intensité de son jeu, lui valant par la même occasion une nomination aux Césars. À l’image de ce rôle, le comédien ne cessera jamais de se donner corps et âme dans ses prestations, se forgeant une réputation d’acteur impulsif. Il exploite alors sa force physique pour interpréter des rôles violents, comme dans « Dobermann » de Jan Kounen ou « Jeanne d’Arc » de Luc Besson en 1999. Pour autant, il est capable d’une grande subtilité, comme dans « L’Appartement » où il joue un jeune garçon amoureux en proie aux doutes à l’approche de son mariage, tournage sur lequel il rencontre celle qui deviendra sa femme, Monica Bellucci.

Multipliant les projets et tournant plusieurs longs métrages par an, on le retrouve au début des années 2000 dans tous les bons coups, « Les Rivières pourpres », où il retrouve Mathieu Kassovitz, et « Le Pacte des loups » étant d’énormes succès au box-office. Tout en poursuivant sa collaboration avec Jan Kounen avec « Blueberry, l’expérience secrète », le comédien va s’entourer de grands metteurs en scène, comme Jacques Audiard pour « Sur mes lèvres » en 2001, ou Gaspard Noé avec qui il tourne « Irréversible » en 2002. Bénéficiant d’une solide réputation, l’acteur exigeant va se tourner vers les Etats-Unis pour la suite de sa carrière, tournant notamment aux côtés de Nicole Kidman dans « Nadia » où il joue avec son ami Kassovitz deux prétendus cousins menaçant de tuer la belle. On le retrouvera ainsi également en bad guy dans « Derapage » en 2006 et dans les deux derniers volets de la trilogie « Ocean’s » réalisés par Steven Soderbergh.

Néanmoins, Vincent Cassel n’oublie jamais sa France natale. Proche du collectif « Kourtrajmé », il produit et joue dans deux de leurs réalisations, « Sheitan » en 2005 et « Notre jour viendra » en 2010. En 2007, il améliore la liste de ses collaborations prestigieuses en tournant sous la direction de Jean-Jacques Annaud pour « Sa majesté Minor », se grimant pour jouer un satyre à pattes de bouc, et David Cronenberg pour « Les Promesses de l’ombre » où il incarne un mafieux russe. Adorant se métamorphoser dans des rôles périlleux pour rompre avec son image de sex-symbol, son interprétation de Jacques Mesrine dans le biopic lui étant consacré lui vaut une nouvelle reconnaissance de ses pères et un César du meilleur acteur. Grand fan de l’animation, il prête sa voix au personnage de Diego dans la sage « L’âge de glace », son timbre rocailleux pouvant également être entendue dans « Robots », « Les Lascars » ou encore « Planète 51 ».
Tournant moins qu’à ses débuts, il préfère aujourd’hui s’orienter vers de véritables défis, où ses talents d’acteur-caméléon pourront pleinement s’exprimer, sans pour autant oublier ses amis pour lesquels il accepte toujours de tourner. En 2011, on a ainsi pu le voir en chorégraphe exigeant dans « Black Swan » de Darren Darren Aronofsky, en psychiatre détraqué pour Cronenberg dans « A Dangerous Method » et en religieux tenté par le Malin dans « Le Moine » de Dominik Moll. Après un passage du côté de Danny Boyle en voleur d’œuvres d’art, on le retrouve en 2014 dans l’adaptation très attendue de « La Belle et la Bête » de Christophe Gans. Ne cessant jamais de se renouveler, Vincent Cassel continue de se fondre dans ses personnages, interprétant des rôles toujours plus ambitieux. Par la minutie de ses choix, l’intensité de ses compositions, et la qualité de ses prestations, il fait désormais partie des rares acteurs adulés aussi bien dans l’hexagone que chez nos voisins américains.

Le saviez-vous ?

Vincent Cassel a été la voix française de Hugh Grant dans deux métrages : « Quatre mariages et un enterrement » de Mike Newell en 1994, et « Neuf mois aussi » de Chris Columbus l’année suivante.

Filmographie sélective

2014 : La Belle et la Bête, de Christophe Gans
2013 : Trance, de Danny Boyle
2011 : Black Swan, de Darren Aronofsky
2011 : Le Moine, de Dominik Moll
2011 : A Dangerous Method, de David Cronenberg
2010 : Notre jour viendra, de Romain Gavras
2009 : À Deriva, d'Heitor Dhalia
2008 : L'Instinct de mort, de Jean-François Richet
2008 : L'Ennemi public n°1, de de Jean-François Richet
2007 : Ocean's Thirteen, de Steven Soderbergh
2007 : Sa Majesté Minor, de Jean-Jacques Annaud
2007 : Les Promesses de l'ombre, de David Cronenberg
2006 : Dérapage, de Mikael Håfström
2005 : Sheitan, de Kim Chapiron
2004 : Ocean's Twelve, de Steven Soderbergh
2002 : Irréversible, de Gaspar Noé
2002 : Blueberry, l'expérience secrète, de Jan Kounen
2002 : Nadia, de Jez Butterworth
2001 : Le Pacte des loups, de Christophe Gans
2001 : Sur mes lèvres, de Jacques Audiard
2000 : Les Rivières pourpres, de Mathieu Kassovitz
1999 : Jeanne d'Arc, de Luc Besson
1999 : Hôtel Paradiso, d'Adrian Edmondson
1998 : Elizabeth, de Shekhar Kapur
1997 : Dobermann, de Jan Kounen
1997 : Le Plaisir (et ses petits tracas), de Nicolas Boukhrief
1996 : L'Appartement, de Gilles Mimouni
1996 : Embrasse-moi Pasqualino, de Carmine Amoroso
1994 : Jefferson à Paris, de James Ivory
1994 : Adultère, mode d'emploi, de Christine Pascal
1995 : La Haine, de Mathieu Kassovitz
1992 : Métisse, de Mathieu Kassovitz
1991 : Les Clés du paradis, de Philippe de Broca

Christophe Brangé Envoyer un message au rédacteur

SA FILMOGRAPHIE SUR ABUS DE CINE

A JOUÉ DANS

AUTRES ARTICLES SUR ABUS DE CINÉ