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François Cluzet

Acteur

François Cluzet est né le 21 septembre 1955 à Paris. Fils d’un marchand de journaux exerçant dans le 7ème arrondissement de la capitale française, issu d’un milieu modeste, il est très vite attiré par la comédie par "envie d'être aimé"* et en voyant Jacques Brel jouer dans « L’Homme de la Mancha ». Aujourd’hui encore, il cite le chanteur belge : « Le talent c’est l’envie »** aime-t-il à répéter.

Dès 17 ans, il rentre au Cours Simon et prend également des leçons chez Jean Périmony puis Jean-Laurent Cochet d’où sont surtout sorties de fortes personnalités telles que Gérard Depardieu ou Fabrice Luchini.

Il abandonne alors ses activités de chanteur dans divers groupes de rock et débute sa carrière sur les planches et à la télévision dès 1976, notamment chez Gilles Grangier et Jean-Michel Ribes. il tourne son premier film en 1980 sous la caméra de Diane Kurys (« Cocktail Molotov ») avant d’être repéré par Claude Chabrol, son réalisateur fétiche, qui le fera tourner cinq fois (dans « Le Cheval d’orgueil », « Les Fantômes du chapelier », « Une affaire de femmes », « L’Enfer » d’après le métrage inachevé de Henri-Georges Clouzot et « Rien ne va plus »). « Il m’a évité de tourner dans beaucoup de navets »*** dira plus tard le comédien en parlant du metteur en scène. Apparemment ravie de son choix pour « Cocktail Molotov », Diane Kurys le fera également de nouveau tourner en 1982 au coté de Miou-Miou et Isabelle Huppert dans « Coup de foudre ».

Ce n’est que lors de sa participation dans « L’Été meurtrier » de Jean Becker que François Cluzet fait l’effet d’une véritable révélation en frère de Pinpon (Alain Souchon), adepte des courses de vélo mais également dans « Vive la sociale » où Gérard Mordillat a la bonne idée de lui proposer le rôle principal face à Robin Renucci avec lequel il entretient alors une vague ressemblance. Bingo ! François Cluzet est récompensé du prix Jean Gabin tout en étant doublement nommé aux César en 1984 (Meilleur acteur dans un second rôle et Meilleur espoir masculin). Il n’obtiendra rien mais le milieu du cinéma et le public le reconnaisse désormais pour ses talents de jeu.

L’acteur excessif et anxieux dans la vie, continue à gagner du galon dans le cœur des spectateurs grâce à son physique médium (« quelconque, comme Gérard Depardieu » aime-t-il à dire***) qui lui permet de triompher dans l’ambiguïté et la complexité de la nature humaine. Ainsi, on pourra le voir dans des rôles de prolo (« Force majeure » de Pierre Jolivet), de violent truand (« Les Enragés » de Pierre-William Glenn), de richissime et malhonnête homme d’affaires (« Association de malfaiteurs » de Claude Zidi) ou encore d’amoureux transit (Elsa, Elsa de Didier Haudepin). Dans les années 80, il jouera également sous la direction de deux grands réalisateurs qui lui offrent des rôles magnifiques : Bertrand Tavernier celui d’un fan d’un saxophoniste déchu dans « Autour de minuit » et Bertrand Blier celui du mari cocufié dans « Trop belle pour toi » (image qui lui collera un peu trop à la peau et le maintiendra un temps dans les rôles de loosers). On le voit aussi chez Claire Denis pour « Chocolat ».

Après être remonté sur les planches pour jouer « Y’a pas que les chiens qui s’aiment », une pièce écrite à quatre mains avec sa compagne de l’époque, Marie Trintignant (qui y est aussi sa partenaire) et une petite virée aux Etats-Unis qui fait suite à une entrée dans des années 90 moins flamboyante (il fera des apparitions chez Robert Altman pour « Prêt-à-porter » et Lawrence Kasdan pour « French Kiss »), François Cluzet éclate enfin face à Guillaume Depardieu dans « Les Apprentis » de Pierre Salvadori et est nommé pour son rôle de sympathique looser aux Césars de 1996 dans la catégorie meilleur acteur. Bien que cela soit Michel Serrault qui emporte la fameuse statuette pour son personnage dans « Nelly et Monsieur Arnaud », la côte de François Cluzet ne cesse de monter.

Longtemps habitué à camper des personnages troubles et tourmentés, notamment chez Chabrol mais aussi chez Olivier Assayas (« Fin août, début septembre ») ou Danièle Dubroux (« L’Examen de minuit »), le comédien qui revendique totalement la fragilité et la vulnérabilité de l’acteur, se tourne vers la comédie et compose des personnages plus loufoques prouvant ainsi qu’il est convaincant dans tous les registres. On le voit dès lors dans des comédies comme « Mais qui a tué Pamela Rose? » d’Eric Lartigau au coté de Kad Merad et Olivier Baroux, « Janis et John », le premier long-métrage de l’écrivain Samuel Benchetrit où il campe un allumé qui se fait passer, perruque et binocles à l’appui, pour John Lennon ou encore « France Boutique » de la fidèle Tonie Marshall.

L’acteur qui aurait rêvé tourner avec Luis Bunuel ne cesse alors d’alterner films dramatiques (« Je suis un assassin » de Thomas Vincent) et comédies plus légères (« Quatre étoiles » de Christian Vincent) mais atteindra l’apogée de la reconnaissance des gens du métier grâce à son interprétation dans le thriller de Guillaume Canet, « Ne le dis à personne », énorme succès pour lequel il obtiendra en 2006 le César du meilleur acteur. Le public, lui, comptait sur le comédien depuis bien plus longtemps.

François Cluzet retrouvera d’ailleurs Guillaume Canet en tant qu’acteur dans un autre thriller, familial celui-ci, « Les Liens du sang » de Jacques Maillot. Avec « Paris » de Cédric Klapisch, l’acteur s’essaie avec bonheur au film-choral ce qui l’enchante, car celui qui a toujours détesté l’individualisme et la starification pense que l’échange et l’abandon face à ses partenaires est ce qui révèle les scènes dans toute leur vérité. Il réitérera l’expérience en 2010 avec « Les Petits mouchoirs » de son ami Guillaume Canet, succès foudroyant dans lequel il côtoie notamment son ex-compagne Valérie Bonneton mais aussi Marion Cotillard, Gilles Lelouche, Benoit Magimel et Jean Dujardin : une expérience toute en osmose avec sa façon de penser et de travailler.

En 2011, François Cluzet est à l’affiche de « Mon père est une femme de ménage », un film sympathique et attachant où il laisse le premier rôle à un adolescent dont c’est tout juste le second film, Jérémie Duvall. On devrait prochainement retrouver l’acteur de 55 ans dans « L’art d’aimer » d’Emmanuel Mouret ainsi que dans « Intouchables » d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Pour la suite, il faudra patienter !

* Source : émission "Tout le monde en parle" du 29 avril 2006
** Site Evene.fr, interview "L'envie d'avoir envie"
***Source : interview studio N°132 - Mars 2007

Filmographie sélective :

1979 – Cocktail Molotov de Diane Kurys
1980 – Le cheval d’orgueuil de Claude Chabrol
1982 – Les Fantômes du chapelier de Claude Chabrol
1983 - L’Été meurtrier de Jean Becker
1983 – Vive la sociale ! de Gérard Mordillat
1985 – Autour de minuit de Bertrand Tavernier
1988 – Force majeure de Pierre Jolivet
1988 – Chocolat de Claire Denis
1988 – Une affaire de femmes de Claude Chabrol
1989 – Trop belle pour toi de Bertrand Blier
1994 – L’Enfer de Claude Chabrol
1995 – Les Apprentis de Pierre Salvadori
1996 – Enfants de salaud de Tonie Marshall
1997 – Rien ne va plus de Claude Chabrol
2002 – Janis et John de Samuel Benchetrit
2006 – Ne le dis à personne de Guillaume Canet
2008 – Les Liens du sang de Jacques Maillot
2008 - Paris de Cédric Klapisch
2009 – A l’origine de Xavier Giannoli
2009 – Le Dernier pour la route de Philippe Godeau
2010 – Les Petits mouchoirs de Guillaume Canet
2011 - Mon père est femme de ménage
2011 - L'art d'aimer
2011 - Intouchables

Christophe Hachez Envoyer un message au rédacteur

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