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Festival Lumiere 2015 : Quotidienne Jour 1
Que les festivités commencent !
Bien que la cérémonie d'ouverture officielle du festival Lumière 2015 ait lieu dans la soirée, les projections ont commencé, comme l'année dernière, dès le lundi matin avec le lancement des nombreux hommages de cette édition. Le programme des désormais attendues « ressorties » a donc débuté à l'Institut avec la projection de "Bad Boy Bubby" de Rolf de Heer et simultanément au cinéma La Fourmi qui proposait aux festivaliers le "King-Kong" de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. La rétrospective consacrée à Julien Duvivier s'est lancée, quant à elle, du côté du Comoedia avec "Voici le Temps des Assassins" et de celui du Pathé Bellecour avec "La Belle Equipe".
L'une des sections qui a également débuté ce lundi 12 octobre est celle qui (re)met dans la lumière le maître japonais Akira Kurosawa. En effet, les spectateurs ont pu assister à plusieurs projections de films plus ou moins connus du cinéaste qui a œuvré des années 40 jusqu'aux années 90. On a donc pu découvrir ou redécouvrir des classiques comme "Sanjuro" et "Vivre" ou même un long-métrage un peu plus obscure avec "Vivre dans la Peur". Une vision phobique du Tokyo de l'après guerre avec la crainte et la tension constante causée par l'utilisation américaine de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki quelques années auparavant. Les festivaliers ont donc pu s'émerveiller devant ses récits de héros samouraïs qui, on le sait, ont inspiré les épopées de Sergio Leone par la suite. Ils ont pus également se plonger dans le Japon des années 50 par le biais des thèmes si chers à Kurosawa que sont la violence et la folie.
Par ailleurs, les personnalités commencent à arriver dans le berceau du cinéma pour y présenter des films comme chaque année. Ainsi, Vincent Lindon a fait plusieurs apparitions dans nos salles obscures pour introduire les œuvres de Julien Duvivier. Tandis que les spectateurs présents à la projection de "Léon Morin prêtre" de Jean-Pierre Melville ont, quant à eux, pu se délecter des anecdotes de Pascal Thomas (réalisateur entre autres de "Mon Petit Doigt M'a Dit" et "Valentin Valentin") qui fut très proche du cinéaste français. Ils ont pu découvrir le caractère bien trempé d'un des grands maîtres du film noir français, avant de se plonger dans son univers incarné à l'écran par le tout jeune Jean-Paul Belmondo et la magnifique Emmanuelle Riva. Dans ce film culte dans la filmographie de Melville, les deux acteurs campent une communiste et un prêtre durant la seconde guerre mondiale. Ils se retrouvent pour échanger sur la spiritualité, le tout dans une ambiguïté et une tension amoureuse passionnante jusqu'à la fin. Et il faut bien avouer le film est joliment embelli par la restauration faite par Studiocanal.
Des personnalités, il y en a aussi eu beaucoup lors de l’événement de cette première journée. Jacques Audiard, Daniel Auteuil, Abderrahmane Sissako, Jean-François Stévenin, Laurent Gerra, Vincent Lindon, Nicolas Winding Refn, John Lasseter, et Jean-Paul Belmondo étaient tous présents à la Halle Tony Garnier pour ouvrir officiellement, aux cotés de Thierry Frémaux, cette septième édition du Festival Lumière. Les journalistes de la désormais célèbre Radio Lumière ont donc repris du service avec les commentaires en direct pour les nombreuses personnes qui souhaitaient participer à la fête et qui n'avaient pas pu se procurer de places. Tout en humilité, Vincent Lindon, s'exprimant au micro, a affirmé son admiration pour Jean-Paul Belmondo et Julien Duvivier après la diffusion d'une vidéo à son honneur, lui qui a reçu cette année le prix de l'interprétation à Cannes. Et, enfin, les personnes présentes ont pu découvrir le fameux film surprise qui sera resté jusqu'au bout inconnu du grand public. Ce fut donc "La Fin du Jour" du réalisateur français Julien Duvivier qui est venu conclure parfaitement cette première journée décidément placée sous le signe de ce réalisateur français trop souvent oublié.