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THE HOURS

Un film de Stephen Daldry

Des destinées qui entrent en résonance : un film sombre et convainquant, par le réalisateur de " Billy Elliot "

Les destins parallèles de trois femmes en désespérance, à trois époques différentes. Alors qu'en 1920 Virginia Wolf (Nicole Kidman) sombre dans la folie, dans les années 50, une mère de famille (Julianne Moore) se perd dans une vie de femme au foyer sans grand sens, et de nos jours une éditrice semble préparer des festivités pour mieux combler le vide qui la ronge…

Voici enfin le deuxième film de Stephen Daldry, metteur en scène porté aux nues, pour sa première réalisation, il est vrai sympathique et pleine d'espoir, " Billy Elliot ". Et celui-ci passe de manière brillante d'un film plutôt optimiste à une œuvre plus dont le sujet central est au contraire le désespoir.

Dans 'The Hours', ses trois anti-héroïnes, sont empruntes à une lassitude de la vie liée à l'existence de nombreuses barrières ou conventions, les empêchant de s'accomplir en tant qu'êtres, ou de ressentir un sentiment de plénitude tant espéré. Si chacune fera un choix différent face à son propre désespoir, si chacune trouvera une solution alternative à sa propre déchéance, les réalisateur passe avec aisance, d'un destin à l'autre, pour mieux mettre en parallèle leurs préoccupation. Et la légèreté des transitions vient ici de l'utilisation de gestes anodins, un corps las qui s'allonge, un bouquet que l'on reforme ou transporte, pour mieux passer d'une histoire à l'autre.

Nicole Kidman, méconnaissable, joue avec brio et hargne, une écrivain sombrant dans la folie, qui n'aspire qu'à une liberté retrouvée, loin du confinement lié à son traitement médical. Julianne Moore, toute en retenue, tente d'échapper à une vie codifiée, dont les conventions et la platitude lui pèse. Enfin, Meryl Streep, parfaite de nostalgie, se refuse à laisser derrière elle un bonheur perdu il y a bien longtemps. Face à elles trois, la ribambelle de second rôle ne dépareille pas, et l'on retrouve avec plaisir Stephen Dillane en mari compatissant et Ed Harris en poète malade du Sida, parfaitement conscient de sa condition et celle des autres. Une fable au propos et la construction convainquant, abordant le bonheur, sa relativité et sa furtivité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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