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ENFERMÉS DEHORS

Un film de Albert Dupontel

Il était une fois un conte urbain et complètement jubilatoire !

Un sans domicile fixe, qui vit dans un squat et fume de la colle, trouve un uniforme de la Police qui lui permettra de manger dans la cantine d’un commissariat. Plus tard, il prend conscience du pouvoir de l’uniforme et décide de faire justice ! Sa première mission sera de rendre à sa mère une petite fille retenue contre son gré par ses grands-parents…

Il aura fallu attendre 8 ans, Le Créateur datant de 1998, pour que Albert Dupontel nous dévoile son troisième long-métrage, empreint d'une patte dont il est le seul à connaître la recette ! Dupontel aime faire du cinéma et fait le cinéma qu'il aime. Ça tombe bien, on est sur la même longueur d'onde que lui). Mêlant cartoon social et conte féerique, Dupontel pointe du doigt la Justice et les différences sociales, avec des personnages et des situations démesurées, déjantées et désopilantes !

Dupontel est un homme de scène, un humoriste accompli qui a foulé les planches et les salles de spectacles. Il a une gestuelle, une démarche théâtrale qu'il met en exergue à travers son personnage de SDF paumé, innocent, naïf, un brin dérangé mais tellement humain ! Ce nouveau shérif des temps modernes qui se sent empli d'une mission de justicier dès qu'il porte l'uniforme bleu va s'attirer les pires ennuis, se prendre des mobylettes en pleine face, tomber dans les escaliers, se ramasser des armoires métalliques et se faire mordre par des chiens ! Mais non, juré, il ne le fait pas exprès ! Les scènes s'enchaînent dans un rythme déchaîné et le délire nous portera jusqu'au fin fond de petites épiceries saccagées dans le plus grand des cataclysmes ! Mais pour notre plus grand bonheur !

Autour de Dupontel évolue un monde de bons et de méchants, comme dans les contes de notre enfance. Un peu à la Disney, avec la maman - princesse (Claude Perron, touchante), qui cherche à récupérer son enfant retenue contre son gré par sa belle-mère - marâtre (Hélène Vincent, égale à elle-même). Un peu à la Miyasaki avec le méchant - industriel (Nicolas Marie, révélation) devenant gentil dans le tournant de l'histoire !

En guest-star, pas moins que les Deschiens, avec les parfaits Yolande Moreau, Bruno Lochet et Philippe Duquesne, ainsi que les Monthy Pythons avec Terry Gilliam et Terry Jones ! Un casting cosmopolite à l'image du film qui alterne douceur et frénésie. La musique joue aussi sur les deux tableaux, Dupontel ayant choisi d'alterner des morceaux bruts et rock de Noir Désir avec une musique originale et sucrée de Alain Ranval.

Allez sans complexe vous enfermer dedans une salle de cinéma. Une belle comédie loufoque et une brillante satire sociale, ça ne se refuse pas !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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