LE FURET
Loin des clichés du genre, et pourtant rétro et grotesque
Le Furet, c’est le surnom d’un tueur en série qui donne autant fil à retorde à la police parisienne qu’à la pègre de la capitale. Pourtant, il s’agit seulement d’un gars de banlieue, simple et rêveur. D’autant plus dur, donc, pour les flics et les mafieux…
Mocky a encore frappé, avec son style rétro, macho et " j'emmerde tout l'monde, je fais c'que j'veux " ! Cette fois, il a décidé de nous pondre une sorte de parodie critique de " Léon " et autres films commerciaux de serial killers, mais il s'emmêle tout seul dans ses pinceaux.
Le résultat semble complètement anachronique (peut-être volontairement mais dans ce cas, c'est vraiment fait sans goût), avec un style vieux jeu dans tous les sens du terme : l'histoire, les dialogues, les situations grotesques, les costumes et décors (mon dieu, les tapisseries !) et surtout les bons vieux clichés machos. L'image de la femme est dégradante, pratiquement réduite à trois "formes-clé" : la prostituée, la femme facile et la ménagère nymphomane. Bref, comme on le sait déjà, pour Mocky, la femme n'est bonne qu'à coucher et faire la cuisine !
A part ça, même les acteurs talentueux (Villeret et Serrault) n'arrivent pas à jouer correctement sous la direction approximative de Mocky, nous délivrant une performance digne d'une troupe de comédiens débutants au jeu théâtral exagéré. La présence de Dick Rivers ne fait que rajouter du rétro pour favoriser l'overdose du mauvais goût. Heureusement que quelques scènes font sourire (mais n'est-ce pas à cause de ce goût kitsch ?) car la globalité du truc (j'ai du mal à dire film, excusez-moi !) serait bonne à être jeté avant même de le visionner…
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur