LA PELOTE BASQUE : La peau contre la pierre

La pelote basque est un documentaire espagnol qui a fait beaucoup de bruit sur place. En effet, d’un côté, les principaux protagonistes (ETA, gouvernement Aznar) ont refusé d’y participer, considérant le traitement de Medem trop partial ; de l’autre, de nombreux basques, notamment victimes de l’ETA ne se reconnaissent pas dans ce documentaire qu’ils jugent, eux, trop proche de l’ETA.

C’est avec un œil neutre que j’arrivais dans cette séance. Le premier constat à faire est plutôt positif. Tout le début du film explique la genèse de ce mouvement armé, sous Franco, puis sous les débuts de la nouvelle démocratie espagnole. Les tenants et aboutissants y sont clairement exprimés par les nombreux témoins interrogés par Medem. De même, la forme choisie, de courts entretiens avec de nombreux témoins, était intéressante.

Cependant, plus le film se rapproche de la période récente, plus les questions commencent à affluer. Il est tout de même gênant à mon sens de ne conserver au montage que quelques phrases placées ici et là en faveur d’un propos, sans qu’il n’y ait de continuité affichée. De fait, le spectateur en vient vite à se demander dans quelle mesure le montage ne crée pas de toutes pièces les argumentations présentées. De même, on ne pourra que regretter un certain sensationnalisme dans l’emploi des musiques et des effets de caméra entre les différentes phrases des témoins qui, loin de servir le propos, créent plutôt le doute chez le spectateur.

Je ne prendrai pas le risque de porter un regard sur le fond du propos, il me paraissait cependant important de présenter ici les critiques et les doutes que mon regard de spectateur a à apporter à la forme, tout en soulignant la dimension pédagogique intéressante de la première partie de ce documentaire.