BOBBY
Un casting d'enfer!
Un ensemble de personnes, participe aux préparatifs de la soirée de gala organisée dans un hôtel de Californie pour les primaires des élections présidentielles américaines de 1968. Lors de cette fameuse soirée, Robert Kennedy (alias Bobby) sera assassiné…
Le premier film de réalisateur d'Emilio Estevez, deuxième fils de Martin Sheen (après Charlie) du fait de son dénouement connu par avance, n'offre point de réel suspense, mais constitue plus simplement une galerie de portraits emmenée par une distribution des plus prestigieuses. Si cela ne nuit pas, au contraire à la qualité du film, il faut avouer que l'on passe sa première demi-heure à se demander quel nouvel interprète de renom va pouvoir apparaître à l'écran. Et l'on est servi, avec Sharon Stone, William H MAcy, Demi Moore, Laurence Fishburn, Anthony Hopkins, Emilio Estevez, Martin Sheen, Helen Hunt, Joshua Jackson, Lindsay Lohan... Toutes les générations sont ainsi présentes pour mêler la grande Histoire à l'intime, le réalisateur n'hésitant pas à s'intéresser aux moindres détails de la vie privée de ses personnages (alcoolisme de la chanteuse, infidélité du manager...).
Judicieusement, Estevez évite de faire jouer Kennedy à une autre personne qu'une doublure dont on aperçoit uniquement la silhouette ou le crâne par moments. Préférant mêler images d'archives et plans tournés avec ses interprètes, il arrive ainsi à créer une véritable tension dans les dernières minutes du film, où tous les destins se rencontrent finalement au travers des tirs de balles de l'agresseur. Le point de vue politique de l'auteur apparaît alors plus clairement, au travers de l'anéantissement d'un rêve d'égalité et de fraternité, renvoyant nécessairement à une vision actuelle de la corruption des politiciens. La superposition lors de la scène de fin, d'un discours de Kennedy sur l'inutilité de la violence touche forcément, et permet au film de prendre une dimension universelle incontestable.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur