WHEN WILL I BE LOVED?
L’oisiveté est mère de tous les vices !
« When will I be loved ? » est le dernier film de James Toback, auquel le festival de Deauville vient de rendre hommage. Ce film peut s’apparenter à une histoire d’amour, où chacun cache son rôle à l’autre. Elle, si belle, mais à la recherche de sa sexualité dans son monde où tout est permis, ou du moins possible, et lui magouilleur et gouailleur, qui ne cherche qu’à se faire accepter dans un monde qui n’est pas le sien, en étant prêt à tout pour y parvenir, sacrifiant même la soi-disant innocence de sa copine. Certes ils se cachent des choses, mais la vénalité reprend le dessus, comme un réflexe venant du milieu naturel, un gène en quelque sorte.
Et c’est avec lenteur et montage parallèle que le réalisateur narre cette histoire, au demeurant partiellement déjà vue au cinéma. Il explore les facettes des deux personnages principaux, en les faisant déambuler dans les rues de New-York, en les promenant dans les allées de Central Park, en les immobilisant dans un loft aux mille Lumières. Mais l’histoire ne décolle jamais vraiment, et la lenteur d’exécution, si elle semble un atout au départ, dessert rapidement le film et ses interprètes, à tel point que l’on en vient à se demander ce qui se passe réellement.
Les scènes censées être érotiques ou du moins sensuelles, insistent plus sur le coté mobilier des lieux que sur le corps ou les gestes des interprètes. Ceux-ci ne sont pas mis en valeur ni à mal, ils sont juste filmés de manière quelconque, alors que la musique semble, elle, magnifier les scènes. Car c’est un point important, que le réalisateur impose d’emblée… Beethoven. Sa musique tonitruante la plupart du temps, se coule dans les personnages et englobe le film, reposant comme un voile autour d’eux. Mais se n’est pas suffisant et le spectateur semble vite oublié, dans cet univers, froid, insensible et distant. Il ne se raccrochera ni aux personnages, ni à l’histoire, ou durant de brefs instants !
Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur