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ZEBRAMAN

Un film de Takashi Miike

Salut bande de tarés, c’est super l’après-midi. Qu’est-ce qu’on regarde ? à la télé ? Zebraman de Takashi !

Shinichi Ichikaw (Sho Aikawa) est un professeur des écoles un peu coincé, plein de bonnes attentions et complètement maladroit. Pour couronner le tout, sa vie de famille n’est pas des plus plaisantes : une femme qui le trompe, une adolescente rebelle qui n’en fait qu’à sa tête et un petit dernier, loin d’être épanoui et souffre douleur de l’école où enseigne son père. Mais Shinichi Ichikaw possède une seconde vie, celle d’un héros dont il n’arrive pas à assumer le rôle : Zebraman ! Sa timidité et la peur d’être la risée de tout Tokyo l’empêchent d’accomplir sa métamorphose. Jusqu’au jour où il rencontre Asani, nouvel élève handicapé fraichement débarqué dans sa classe, qui va enseigner à Shinichi l’art d’accomplir ses rêves...

Mesdames et Messieurs, n’ayez pas peur du 4ème degré. Takashi Miike met en scène un bioman des années 2000, pour le plaisir des plus grands comme des tout petits.

Shinichi Ichikaw est un fan de la série « Zebraman », diffusée dans les années 80 et mettant en scène un super héros déguisé en zèbre. Cherchant lui même à s’affirmer dans la vie il va alors tenter d’endosser ce rôle dans la réalité. Les débuts sont laborieux mais la confiance que lui accordera son fils d’une part et son élève et ami Asani d'autre part, va permettre à Shinichi de prendre du poil de la bête - ici du crin de zèbre en l’occurrence - et ainsi commencer à nous décoiffer la crinière. Ça tombe bien, les aliens sont là et il n'y a personne pour s’en débarrasser.

Ce long métrage enchaîne les scènes de comédie, d’action et de réflexions sérieuses (sur le destin et le courage), le tout dans un univers de série Z. Les chutes et les renversements de situations sont drôles, et les dialogues, plus travaillés qu’il n’y parait, apportent une part de subtilité. La force de ce film est que, malgré la médiocrité (volontaire) de certains passages - nous rappelant franchement certaines scènes des Power Rangers - on se prend au jeu, on s’en amuse et on en redemande !

Takashi Miike a réussi le tour de force de créer une icône, avec son branding, sa musique kitch et ses fans. Ils étaient d'ailleurs nombreux dans la salle, lors de la présentation du film, hors compétition au Festival de Venise 2010, apportant une ambiance tout particulière. Quoiqu’il en soit, amateurs du ridicule intelligent et de la bonne détente facile, ce film est pour vous. Les complexés du cerveau, abstenez-vous, vous risqueriez de faire passer Takashi Miike pour un fou... Pas faux remarquez !

Jean-Philippe MartinEnvoyer un message au rédacteur

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