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LES PETITS MOUCHOIRS

Un film de Guillaume Canet

Lever le voile sur les non-dits

A la suite d’un accident, suite auquel l’un de leurs meilleurs amis a été hospitalisé, une bande de potes choisit de tout de même partir en vacances, comme chaque année. Culpabilisant de profiter de ce moment, petit à petit, les petits mouchoirs qu’ils ont mis sur leurs secrets et mensonges, vont se lever et faire apparaître une réalité différente de celle qu’ils avaient l’habitude de se montrer…

C’est souvent quand il arrive une tuile qu’on découvre qui sont ses vrais amis. Ceux qui comptent, et qui sont là, quoi il advienne. Il s'agit là aussi de moments où les vérités se disent. C’est de cela dont Guillaume Canet a voulu parler dans son 3e film. Malgré l’incident de parcours de l’un de leurs amis, la joyeuse bande de copains décide de quand même partir en vacances dans le Bordelais, n’étant pas prêts à abandonner leurs congés loin de Paris, au frais de la princesse (interprété(e) par François Cluzet !).

Comme pour s’assurer de bien faire passer son message, Canet a constitué une bande de potes, interprétés par des proches, mais surtout il a fait le choix de personnages simples, afin que chaque spectateur puisse s’identifier et reconnaître des situations qu’il aurait pu vivre : un chef d’entreprise stressé, un mec mal dans son couple, un irréductible dragueur, un amoureux transi compulsivement attaché à son téléphone, une jeune femme en perpétuelle fuite de son quotidien…

Et pour peu à peu révéler chacun de ces personnages et leurs natures profondes, c’est avec des plans serrés sur chaque visage qu’il traque la moindre faille, larme, rictus, tension… Ceux-ci ne peuvent échapper à la caméra, et au regard des spectateurs, à qui ils ne cachent pas leurs vraies natures, contrairement à ce que chacun accepte de montrer.

Dans tous les films de Guillaume Canet, la musique a une grande importance ; elle entoure le départ en vacances de bonne humeur, elle accompagne la demande d’un ancien amant à son ex-dulcinée (Antony and the Johnsons – « Fistful of love »), ou exprime un amour caché (David Bowie)… C'est donc souvent la musique qui évite les trop longs discours inutiles. Un parti pris toujours maîtrisé habillement par le réalisateur.

Dans un style complètement différent de ses précédents films, Guillaume Canet a ainsi voulu nous donner à réfléchir sur nos petits mouchoirs. Ceux que l’on met sur tous nos non-dits, sur les actions dont on a honte, les sentiments que l’on voudrait cacher, ou sur notre égoïsme. Et il réussit. Certains pourraient trouver le thème trop banal, le déroulement pas assez complexe, le film un peu trop long… mais on ne niera pas, qu’avec ce 3ème opus, Guillaume Canet continue à nous prouver qu’il est un grand réalisateur.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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