TOUT VA BIEN !
Le jour où on ne questionnera plus l'homo-parentalité
Alors que leur fille vient d’avoir 18 ans, ses deux mères lui donnent accès au nom de son géniteur masculin, donneur de sperme jusque là anonyme. Poussée par son frère, également fruit du même homme, elle finit par l’appeler et par prendre rendez-vous…
La réalisatrice du sublime "Laurel Canyon" et du sensuel "High Art" revient enfin au grand écran avec une comédie dramatique sur le fils et la fille d'un couple de lesbiennes qui décident de prendre contact avec leur père génétique, donneur de sperme quelques 19 ans plus tôt. Le couple Annette Bening / Julianne Moore fonctionne à merveille, personnifiant avec justesse deux femmes intimes, jusque dans les moindres détails, notamment lors d'une scène de sexe, pudique puisque sous couette, dans laquelle elles regardent ensemble un film gay avec des mecs pour s'exciter. Ne reculant devant aucun tabou, le scénario de "The kids are all right" ("les enfants vont bien") a le mérite d'éviter soigneusement tout conflit avec l'extérieur du cocon familial lié à la sexualité des deux mères.
Se concentrant ainsi sur l'homo-parentalité et surtout les rapports aux enfants, déstabilisés, non pas par la nature de leurs mères, mais par un père plutôt nature (Ruffalo), et à la limite de l'irresponsable. Chaque personnage revêt une réelle complexité, les mentions spéciales revenant à celui d'Annette Bening, accroc au vin, et à Julianne Moore, libidineuse paysagiste. Histoire somme toute banale d'adultère "The kids are all right" constitue aussi un questionnement sur la nature de la famille, qu'on construit (on qu'on ne vole pas aux autres pour des questions sanguines), et sur le vieillissement d'une relation qu'on est parfois amené à remettre en cause (comme dirait le fils de 15 ans: "vous êtes trop vieilles pour rompre"). Une ode à la famille, subtile et plutôt hilarante.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur