RED HILL
Western caricatural
Fraichement débarqué avec sa femme dans une bourgade reculée, un jeune flic découvre sa ville, où beaucoup de magasins semblent avoir fermé, et où son chef est aussi une figure politique locale. Apprenant l’évasion d’un mystérieux aborigène, ce dernier monte une équipe chargé de l’intercepter avant qu’il ne rejoigne la ville pour se venger. Étrangement, l’équipe comporte autant de policiers que d’hommes du village, semblant aussi inquiets que volontaires pour combattre…
L'Australie nous offre avec "Red Hill", un western moderne qui pèche par excès de caricature. Si les fusillades sont efficaces, si les paysages et la nuit enveloppante sont de nature à générer l'inquiétude, le film manque cruellement de scénario, se contentant de mettre face à face un évadé d'origine aborigène, et la bande du shérif local, tous armés jusqu'aux dents. Au milieu de tout ce beau monde prêt à en découdre, on ne saura que très tard pourquoi, une jeune recrue, venue s'installer avec sa femme enceinte dans ce trou paumé, fait figure de caution morale.
Le méchant ressemble à un mauvais "Machette" (vous savez la bande annonce parodique du Tarantino / Rodriguez sensée devenir bientôt un film... dont la sortie est prévue début septembre 2010, après une possible séance de minuit à Venise), et comme il est sensé "apporter l'enfer avec lui", il a le visage à moitié couvert de brûlures. Ses actes de bravoures feront certes jouir les amateurs d'hémoglobine, mais la touche d'originalité est plus à chercher dans le détail (l'affiche sur le bruit qui énerve, le boucher chez qui ils emmènent un collègue blessé...).
Tout à coup, la mystérieuse bête évoquée un instant au début du film, qui dévorait jusque là les animaux en arrière plan, devient fondamentale dans l'histoire. On se demande bien pourquoi. Sans avoir forcément peur de l'incongrue, on n'en est pas moins un minimum exigeant, et l'on aurait aimé qu'au moins un certain suspense puisse être construit autour de la potentielle présence de l'animal. Mais non, rien. Juste des prétextes à un vengeur carnage, aussi appuyé que le motif de la vengeance, qu'on devine forcément bien plus humain que toute cette boucherie.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur