AIR DOLL
Gentil
Kore-Eda ("Nobody knows") venait à peine de sortir en salles son « Still walking » que le festival de Cannes lui offrait déjà une vitrine pour son nouveau film: « Air Doll ». Récit de la venue à la vie d'une poupée gonflable en latex, son film s'avère vite un rien trop naïf pour être vraiment magique, s'attardant longuement sur la découverte du monde par la jeune fille. Bouche-bée, elle parcoure les rues, observe les gens, et finit par entrer dans un vidéo club, où elle deviendra employée, après de longues scènes d'apprentissage.
De détails amusants, comme la jointure plastique toujours apparente qu'il faut masquer par du maquillage, en drôles d'idées, telles le nettoyage du vagin en plastique, ou le regonflage à la bouche des plus érotique, l'un des cinéastes asiatiques des plus sensible nous construit une vision rose bonbon du déracinement. Orpheline, sans origines, la jeune femme ira jusqu'à rencontrer son créateur, lors d'une scène au message plutôt opaque. Restent quelques jolis moments, et quelques matières à réflexion sur le vieillissement (et ce qui est le plus effrayant, "se rapprocher de la mort" ou "ne plus pouvoir baiser") et quant au souffle qui donne ici aussi bien la vie, que la mort.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur