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MOMMA’S MAN

Un film de Azazel Jacobs

Difficile passage de la quarantaine

Alors qu’il se rend à New York pour son travail, Mikey décide de passer voir ses parents dans la maison familiale. Il en profite pour terminer le travail qu’il a commencé. Mais de fil en aiguille, le passage devient séjour, Mikey trouvant continuellement une excuse pour ne jamais rentrer retrouver sa femme et son bébé. Ce qui inquiète son épouse et ses parents…

C’est avant tout un film de la maturité que Azazel Jacobs nous donne à voir. Un film où le personnage principal, la trentaine bien avancée, ne sait plus trop bien où il en est. Installé avec son épouse, nouvellement papa, il est encore dans l’entre-deux-âges qui tantôt l’appelle à l’adolescence tantôt le convie à l’âge adulte. Son nouveau statut de père le conduit à se détourner de ces nouvelles responsabilités qui lui incombent dorénavant. Simplement par peur. Peut-être parce que ces événements sont arrivés de manière un peu trop abrupte dans sa vie. Il cherche alors le réconfort auprès de ses géniteurs. Il entend retrouver le cocon familial qui l’a si longtemps bercé, couvé, soutenu, protégé… Il saisit une parenthèse pour se laisser aller à l’oisiveté qu’il ne connaît plus et qui lui manque terriblement !

Toute cette personnalité décrite de notre « héros » n’est que pure supposition, puisque rien n’est dit sur la vie de Mikey. Le spectateur travaille donc fortement sur le film, il forme la personnalité de Mikey de par son expérience ou imagination personnelle. Ne prenez donc pas à la lettre le récit qui vient d’être fait, il sort tout droit de mon propre ressenti. Le film joue finement sur cette ellipse, en ne dévoilant rien de la vie du héros. Il constate juste un malaise dans une vie, où le personnage doit faire justement, un choix… de vie !

Mikey devient donc un Tanguy New-yorkais qui ne lâche plus ses parents, qui à leur tour chercheront à s’en « débarrasser », mais pas à la manière de Sabine Azéma et André Dussollier, le film étant sur un registre de comédie beaucoup plus laconique. On regrette d’ailleurs que la comédie ne soit pas plus exploitée. Elle aurait certainement donné une touche plus sympathique et plus profonde au personnage de Mikey, qui manque, finalement, cruellement d’intérêt. En effet, là où le bât blesse, c’est qu’on ne s’attache absolument pas à ce personnage pourtant si proche de beaucoup d’entre nous. Mikey nous fait davantage pitié et on est loin de vouloir le consoler. A force d’hésiter en haut des escaliers, sautera ou sautera pas, le spectateur ne souhaite rapidement plus qu’une chose : être derrière ce « fils à maman » pour le pousser très fort, la tête la première… mais sans casque cette fois-ci !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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