ULTIMATE GAME
Hostage down !
Ceux de ma génération connaissent, de près ou de loin, le célèbre jeu en ligne Counter Strike (distribué par Valve). Le concept: vous dirigez à travers votre clavier / souris, un terroriste ou une force d'intervention virtuels, dans une arène où la loi est simple: tuer. Alors "Gamer", c'est très simple aussi (malheureusement), il s'agit d'un CS mais live, dans le sens où le terroriste ou la force d'intervention est une vraie personne. Mais cette dernière reste aussi commandée à distance par un autre humain grâce à un système de nano-technologie complexe.
Le contexte est planté, le décor est tout aussi simple (décidemment...). La scène se déroule principalement dans une mini cité grise où les méchants tirent sur les gentils et où les gentils charcutent à coup de roquettes et de grenades les méchants. Un peu basique aux premiers abords ? Et même au second. Chaque personnage est une caricature de lui même, donnant une image du jeu vidéo et des joueurs en ligne trop stéréotypés. Que faire si nous avions le pouvoir de tout réaliser sans se soucier des conséquences ? Sexe, drogue, sado masochisme, les joueurs sont de jeunes hommes complexés en surpoids qui ne sortent plus de chez eux. Inadmissible.
Et bien le souci, c'est qu'en creusant un peu plus, c'est l'abysse sidéral. On beau chercher, les plans et les prises de vue lors des combats sont dignes d'une production de Vin Diesel - très rapprochés; les combats donnent alors une impression de cafouillage, de désordre et en aucun cas le spectateur n'est convaincu. Sauf peut-être au moment de la scène finale...
La prestation des acteurs, est à l'image du reste: simple me direz-vous ? Des dialogues sans profondeur, un charisme d'huitre, le tout sur une bande son, rythmée qui vous tient éveillé ! Ah, un point positif ! Notons quand même l'assez bonne prestation de Michael C. Hall ("Dexter", ou "Sict feet under") dans un rôle qu'il aurait sans doute mieux fait de refuser...
"Gamer" ressemble à une super production holliwoodienne ratée des années 90, très loin d'un "Avalon". Neveldine a voulu traiter un sujet sérieux comme la perte d'un être cher et sa reconquête sur un thème qui fait vogue, le jeu en ligne (i.e. : World of Warcraft), mais le tout est emballé grossièrement dans un concept mal exploité et surtout mal retranscrit.
Jean-Philippe MartinEnvoyer un message au rédacteur