Festival Que du feu 2024 encart

GIGANTE

Un film de Adrián Biniez

Un minimalisme réjouissant

Un gros monsieur, peu loquace, exerce le métier de gardien de nuit dans un supermarché. Il passe son temps derrière les écrans des caméras, à surveiller mais aussi découvrir les petites manies des autres. Parmi les femmes de ménages, certaines volent des articles, d'autres font tomber des piles de papier hygiénique.... il tombe sous le charme discret de l'une d'entre elles...

Le réalisateur de « Gigante » filme des gens ordinaires, dans des situations ordinaires auxquelles il ne manque pas grand chose pour devenir extraordinaires. Un peu d'amour y suffirait. Son gardien de supermarché, plutôt enrobé, vit une vie monotone et répétitive, jusqu'au jour où il se prend d'affection pour une femme de ménage sur le point de se faire virer. Ce personnage principal, à la fois maladroit, bourru et silencieux, accroche rapidement le spectateur par sa bienveillance, ne dénonçant pas certains petits vols que peuvent commettre les employés, et venant habilement en aide à son employée préférée.

Cela fournit de petits joies, en des scènes comiques plus visuelles que dialoguées, le réalisateur mexicain surprenant par un ton léger et une histoire simple et humaine. Développant les rapports de hiérarchie bas du front, comme les rivalités amoureuses à l'échelle de son magasin, il nous livre une jolie observation d'une micro-société, doublée d'une histoire d'amour originale et touchante. Il arrive même à générer un certain suspense, le gardien pouvant, de l'extérieur, constituer une véritable bombe à retardement. Alors laissez-vous charmer par « Gigante », film vivant et attachant, triplement primé au Festival de Berlin 2009. Comme le héros, en personne lambda, vous pourriez très bien découvrir que vous savez faire des massages improvisés, parce que vous l'avez « vu (faire) à la télé ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire