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IL SEME DELLA DISCORDIA

Un film de Pappi Corsicato

Une comédie qui légitime le viol: pas vraiment drôle !

Alors qu’elle rentre chez elle un soir, une plantureuse patronne de magasin de fringues, se fait agresser par deux hommes cagoulés. Elle est secourue par un policier de quartier, qui la découvre inanimée. Mais peu de temps après, essayant d’avoir un enfant avec son mari, elle découvre qu’elle est, en fait, déjà enceinte…

Que dire de cette pantalonnade italienne ? Que le scénario et la mise en scène ne savent pas sur quel pied danser, hésitant entre drame, comédie loufoque et moments poétiques (souvent pathétiques). Que les actrices en font des tonnes et que Allessandro Gassmann est impassible au possible. Que les allusions sexuelles (voir la machine à laver qui dégorge à un moment très opportun) sont d'une lourdeur insoutenable. Cela ne donne qu'un pâle aperçu de cette comédie navrante tout de même sélectionnée en compétition à Venise en 2008.

Si l'on nous arrache un ou deux sourires avec notamment l'épisode du soutien-gorge « snap » éjectable, ou avec le le reste n'est que saynètes à la limite du sketch et de l'érotisme dignes des plus mauvais programmes télés italiens. Le générique, voyeur, permettra aux amateurs d'admirer moult jupes de plus en plus courtes. La lourdeur des symboles mettra les même en appétit, avec une scène d'orgasme avec fleur qui éclot ou des étendages de petites culottes. Sans oublier les blagues plus que limites sur les femmes bosniaques qui resteront un grand moment de mépris.

On sort donc du film agacé, d'autant plus que sous ses prétentions à aborder de manière légère la stérilité, le film légitime pratiquement le viol comme un acte d'amour ! Mais ce n'est certainement que la faute de l'héroïne, puisqu'elle traverse des bois sombres en jupe raz-la touffe me direz-vous ! On entendrait presque les scénaristes penser tout haut... Ajoutez à cela l'absence de visite à l'hôpital pour examens, ou encore la seule préoccupation de la femme violée quant à son mariage et non sa santé, et on achève de nager en pleine idéologie nauséabonde. Navrant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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