AGORA
Quand Dieu observe les hommes...
« Agora » est une œuvre bancale. Parce que le scénario, cherche absolument à placer au centre de l'intrigue un personnage principal, qui à l'image des cercles que la belle Rachel Weiz étudie, devient un soleil autour duquel gravitent un esclave amoureux et un futur-préfet conquérant. Parce qu'également l'histoire fait trop de place à l'astronomie, plombant par de longs discours, le regard global pourtant captivant porté par le réalisateur sur les attitudes de foules et l'obscurantisme religieux.
Car c'est dans les scènes de masse qu'Amenabar excelle. Il filme de haut cette cité vouée à la destruction, il donne à voir l'envahissement, le siège de la grande bibliothèque par des hordes de chrétiens destructeurs. Et surtout, magnifique idée, il offre à la sauvagerie quelques pauses, en prenant du recul à l'aide de plans satellites, éloignant le regard du spectateur, qui tel Dieu, observe de loin ses créatures, n'entendant plus que les cris lors de luttes fratricides entre religions. Cela rend d'autant plus effrayantes les scènes de destruction ou de révolte.
Malheureusement, il rate de nombreuses scènes lorsqu'il s'agit de filmer de près, et en fait beaucoup trop quant à la rébellion d'un esclave jaloux, qui à lui seul renverse une statue de marbre ! Seule la scène finale, déchirante, redonne un peu de relief à son histoire de trio amoureux, dans lequel la division des religions, les restrictions du rôle de la femme, viennent interférer. Si l'on ressort persuadé que questionner ses croyances est un devoir, on peut se dire aussi que questionner son regard de metteur en scène doit l'être aussi, de manière à mieux équilibrer de remarquables scènes de luttes (la terrifiante lapidation par les juifs, le discours du leader chrétien...) et les moments plus intimes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
COMMENTAIRES
TRAZOM
mercredi 6 mars - 4h02
Benabar fait surtout une grande erreur en prêtant des paroles à l'Evêque , dans sa lecture d'un texte sacré vers la fin du film et qui causera la mort d Hypatie , au sujet du rôle de la Femme dans la Cité : il oublie qu'il suffisait de parler de Marie , qui donna vit à Jésus , des Gardiennes du Tombeau , etc...