PONYO, SUR LA FALAISE
Le désir de faire partie du monde
Le dernier dessin animé de Hayao Miyazaki était l'un des films les plus attendus du dernier festival de Venise. Enorme succès au box-office japonais où il est resté numéro un pendant plus de 5 semaines consécutives, on avait été alors surpris de cette histoire plus naïve et plus orientée vers un public d'enfants. Il est vrai qu'après deux oeuvres plus tournées vers les adultes, à la fois effrayantes et complexes, le maître de l'animation japonaise retourne donc faire un tour du côté de « Mon voisin Totoro » avec le récit de l'échappée belle d'une petite « princesse » poisson, que son père magicien a laissé partir par mégarde.
Si l'on est un rien déçus par les dessins des décors (surtout lorsqu'il s'agit de la nature, pourtant si chère à Miyazaki), grossièrement esquissés au crayon de couleur, le reste de l'animation est toujours à la hauteur du mélange d'action, de magie et de poésie qui caractérise ses films. Le héros est cette fois-ci un garçon de 5 ans, Sosuke, qui a en commun avec la petite Ponyo, une fascination réciproque pour l'être qu'il a en face d'elle. « Ponyo sur la falaise » est ainsi une jolie histoire d'amour à niveau d'enfant, qui n'est pas sans évoquer la petite sirène, Ponyo étant désireuse de devenir humaine. Mais au milieu du conte, Miyazaki introduit quelques thèmes intéressants, l'écolo étant pour une fois mise en dernier plan, avec une amusante bande de petites vieilles, qui retrouvent énergie et vie. Un joli conte qui tâche de réunir intelligemment les générations.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur