Festival Que du feu 2024 encart

UN LAC

Une oeuvre expérimentale sensorielle mais trop sombre

Un jeune homme coupe du bois en forêt. Subitement, il est pris d’une crise d’épilepsie et s’écroule dans la neige, pris de convulsions. Rentrant chez lui, il retrouve sa mère et sa soeur, avec laquelle il entretient des relations tactiles et proches. L’arrivée d’un jeune homme, venu « pour le bois », va troubler le fragile équilibre familial…

La section Horizons de Venise 2008 nous avait fait découvrir ce film expérimental co-produit par Rhône Alpes cinéma, tourné avec des acteurs russes. Le résultat est impressionnant de rugosité, mais trouble de par son mélange de froideur et de sensitivité. Certains ne supporteront pas la caméra à l'épaule, qu'on a rarement vu autant instable, mais Philippe Grandieux sait adapter son cadre, souvent au plus proche des visages et des mains, pour mieux faire ressentir l'imminence d'une crise d'angoisse ou d'épilepsie, comme celles du personnage principal.

Cette sombre histoire d'amour entre un frère et une soeur, perturbée par l'arrivée d'un nouveau jeune bûcheron, nous emmène dans des contrées enneigée de l'est de l'Europe, au ciel aussi bas que la vie en semble absente. Par touches de blanc, gris et noir, l'auteur nous transporte malgré nous dans un monde où chaque son a son importance, chaque souffle sa signification. Un film beau pour une relation instable, qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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