Festival Que du feu 2024 encart

Z 32

Un film de Avi Mograbi

La dérive d'un bon vers un mauvais concept

Un soldat israélien, plus perturbé par le danger d’une sortie de l’anonymat que rongé par la culpabilité, accepte de dialoguer avec sa copine, devant la caméra d’un documentariste…

Avi Mograbi avait signé le documentaire percutant « Pour un seul de mes deux yeux ». Croyant tenir un nouveau sujet en or au travers du dénie d'un soldat israélien impliqué dans un machinal massacre, il s'est trouvé avec « Z32 » un nouveau concept, au départ intéressant, mais qui aurait du faire l'objet d'un court métrage plus que d'un long. Si le principe de la mise en images des interviews du soldat, plus perturbé au départ par le danger d'une sortie de l'anonymat que rongé par la culpabilité, et de ses dialogues avec sa copine, était intéressant, c'est parce que Mograbi choisit de mettre en parallèle acceptation de la culpabilité et révélation progressive du vrai visage de ces gens au départ « comme les autres ».

Le floutage de tout le visage, excepté les yeux et la bouche, précède ainsi un masque de terre, puis un visage impassible en images de synthèses. Mais la fausse bonne idée du réalisateur, à qui beaucoup ont dû dire qu'il n'y avait pas là de quoi faire un film, est mis en chansons entre chaque interview, son exaspération. Des passages aussi inutiles que pathétiques qui fleurent bon la rancoeur camouflée, puisqu'il interprète les chansons lui-même. On est au final très loin de l'impact d'un « Valse avec Bachir », sur un sujet pourtant très proche.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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