GARAGE
Sans émotion
« Garage » est la chronique irlandaise d'un drame annoncé. Celle du quotidien désargenté d'un brave gars à qui les autres ne font globalement pas de cadeau. Connu dans son village pour être un gentil garçon, son anti-héros va enfin se lier d'amitié avec la bande d'amis de son jeune protégé. Inconscient, soumi de par ses handicaps (une hanche amochée, un esprit peu vif) aux moqueries et aux suspicions faciles, il va se faire un allié de son stagiaire, binoclard un rien mieux intégré que lui. Mais cela lui vaudra forcément quelques ennuis.
Exploitation des handicapés, pénétration de l'individualisme dans les campagnes et isolement de l'individu sont les thèmes principaux développés par un scénario qui aurait fait un certainement excellent court métrage. On notera donc quelques longueurs qui font que le spectateur, s'il adhère dans un premier temps aux préoccupations basiques de Josie, ne s'intéresse pas plus que cela aux variations de son quotidien provoquées par l'intrusion d'une certaine jeunesse dans sa vie. Oeuvre de désarroi social, tournée sur fond de campagne bocagée, où le seul rapport vrai se noue finalement avec un cheval auquel le personnage apporte de temps à autre à manger, « Garage » constitue un récit relativement cruel qui aurait mérité plus de concision.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur