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L'INTOUCHABLE

Un film de Benoît Jacquot

L'intouchable vérité de l'être

Le jour de son anniversaire, Jeanne apprend de sa mère que son père est Indien, Hindou de l'Inde, rencontré lors d’un voyage. Un "Intouchable", lui dira sa mère. Jeanne, elle, est actrice, et brûle d’envie d’en savoir plus. Elle abandonne ses répétitions de "Sainte Jeanne des Abattoirs" de Brecht et tourne dans un film qu’elle avait auparavant refusé mais qui finalement lui apportera l’argent nécessaire pour entreprendre le voyage vers son géniteur...

"L'intouchable" constitue la cinquième rencontre entre Benoît Jacquot et Isild Le Besco, sorte de nouveau couple du cinéma français, après « Sade », « Adolphe », « Princesse Marie » (film TV) et « A tout de suite » (et en attendant leur sixième collaboration puisque « Black diamond » est aussi au programme !). Le moins que l’on puisse dire c’est que ces deux-là se sont bien trouvés. Il règne une correspondance troublante entre l’ambiance des films de Jacquot et le jeu de Le Besco. Tous deux sont offerts, entiers, âpres, crus, natures.

Et Jacquot de nous emporter dans un nouveau film mettant en scène une jeune actrice à la recherche de son vrai père. Recherches qui la conduira en Inde, cité de la joie et de la foi. Avec sa caméra 16 mm qui la suit de dos, Jacquot fait de Le Besco notre guide dans cet univers loin de la carte postale idyllique et plutôt proche d’une réalité qui semble s’offrir à nous comme à l’équipe du film : tantôt les fourmillements d’une population miséreuse, tantôt les bords du Gange où s’offre le spectacle des incinérations coutumières, tantôt la beauté des cérémonies matrimoniales... Jacquot ne cède à aucun cliché et nous offre le spectacle vivant d'un pays tel qu’il est. Vrai.

Le film est scindé en deux parties distinctes : une première en France où Jacquot dresse un portrait fort intéressant du milieu du cinéma (rapport au corps et à l’argent) ; et une seconde partie en Inde, dépaysante, où il suit le parcours de sa Jeanne vers sa quête d’identité, elle qui découvre un pays qui coule en partie dans ses veines...

Isild Le Besco y est fantastique et reste une des rares actrices françaises à être totalement imprégnée de ses rôles. Quel parcours elle a ! Etrange donc, au vu de sa filmographie, qu’à la Mostra de Venise en 2006 elle ait été récompensée du Prix de la « Révélation » féminine...

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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