L’OEIL DE L’AUTRE
Atmosphère plombée
A la vision des premières images du film, on aurait pu penser que John Lvoff allait donner dans le contemplatif ou l’ode à la nature. S’il s’ingénie, par petites variations astucieuses, à éviter le caractère répétitif de la définition du cadre ou de la prise de cliché, il n’évite cependant pas un certain ennui dû à un ton délibérément triste et à un rythme à la lenteur presque irréelle.
Maintes fois on se demande qui peut bien parler avec ces mots, doutant par moment de la réalité de ces personnages, dont celui de Julie Depardieu, agaçant de timidité, dont les retraits successifs lors de repas ou de diverses conversations semblent exagérés. Car il y a des limites à la sauvagerie, que le scénario semble ignorer, s’ingéniant à plomber toute possibilité d’approche positive de la vie. Même l’amant est d’une froideur peu probable, et empêche la jeune femme de s’affirmer ou d’espérer. Ce périple sensé être initiatique, et révélateur d’une personnalité, n’inspire finalement qu’un désespoir mou, sans aucune émotion.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur