Festival Que du feu 2024 encart

DEAD AND BREAFAST

Un film de Matthew Letwyler

Un mélange d'horreur, comédie, dessin animé et comédie musicale finalement sans intérêt mais indéniablement fun et gore

Six amis en route pour un mariage s’arrêtent pour la nuit dans un bed and breakfest pittoresque. Suite à la mort mystérieuse du gérant, le groupe se retrouve suspecté par le shérif de la bourgade. Tout se complique quand les habitants possédés par un esprit démoniaque assiègent la résidence…

Une bande de « gens de la ville » facilement stéréotypable (la blaxploitation woman, le crétin congénital, la blondasse fade, le baiseur invétéré, la guerrière et le good guy moralisateur) se retrouve perdue au fin fond de l'Amérique dans un village où les bouseux redneck dansant la bourrée sur un air de country, les accueillent à bras fermés.

Dès leur première nuit dans le seul bed and breakfast du coin tenu par un David Carradine féru « d'asiatologie » les choses tournent mal ! Le cuistot du coin, un « fucking frog » (comprenez « enculé de français » et oui, nous sommes à Bouseland, America) qui a le tort de mettre trop de mayonnaise sur les frites, se fait sauvagement assassiner, pendant que Carradine meurt tristement d'une crise cardiaque.

De là les jeunes passent pour une bande d'assassins face au sheriff et à son adjoint décérébré. Et pour corser le tout, le taulier meurt en laissant une boite contenant un esprit malin (censé porter chance à celui qui le garde enfermé, mais apparemment ça n'a pas marché !) entre les mains du plus crétin de la bande, qui ne trouve rien de mieux à faire que de l'ouvrir et de se faire posséder. Pris d'une folie assassine, il se ballade dans le village à la recherche de proies à transformer en zombies.

A pitch énorme, malheureusement réalisation qui ne suit pas forcément. Bien sûr l'hommage à Evil Dead et à Zombie (et même à Michael Jackson le temps d'une petite danse de zombies) est clair et même plutôt appuyé, mais le ton résolument déconnant vient tout faire foirer. C'est drôle, certes, mais c'est surtout trop souvent risible. Bien qu'en y injectant toute sa bonne volonté et une envie de bien faire visible à chaque plan, Letwiler se perd un peu dans ses essais artistiques.

Tantôt l'histoire nous est narrée par des dessins (à retenir tout de même le générique, véritable petit chef d'œuvre pictural), tantôt par un pompiste adepte de la country music au ton comique réussi. On a droit à un passage évoquant les films de « college » (le maître des zombies invitant ceux-ci à attaquer le bed and breakfast comme le ferait le capitaine d'une équipe de football), puis à des scènes extrêmement gores (comme ce pauvre sourd muet qui en voulant se protéger d'un coup de marteau avec sa main, se retrouve littéralement empalé sur le susnommé marteau). Mais jamais on ne se retrouve vraiment impliqué dans l'histoire, tant le film enchaîne le burlesque, le grotesque, le gore ultra crédible, et une myriade d'autres genres sans vraiment lier le mélange. Mention assez bien donc, mais peu mieux faire !

Cédric MayenEnvoyer un message au rédacteur

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