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Festival du film court de Villeurbanne 2024 : retour sur le Programme 1 de la Compétition Internationale
Le programme 1 de la compétition du Film Court de Villeurbanne a été projeté au cinéma Le Zola, et regroupait 6 courts-métrages pour un total de 1h49. Il commence fort, avec des films de qualité et une belle diversité. Elle laisse de nombreuses fins ouvertes autour du thème du langage, avec ses non-dits, ses difficultés, et sa capacité à libérer les sentiments, les ressentiments ou l’expression de la personnalité. Notre avis sur les 6 films du programme 1.
Les rôles de l’homme et de la femme
La séance s’ouvre avec un drame, "La chasse au sanglier" de Jonathan Caron. Cette fiction française de 13mn20 met en scène Brice Fournier, Noé Enjolras et Romain Gautier. L’histoire est celle d’un jeune adolescent qui doit participer au rituel de la chasse pour appartenir au groupe d’hommes. Cependant, il semble comme stupéfait face à l’absurdité et la cruauté de cette pratique, qu’il conteste silencieusement. Cette adaptation d'Ernst Jünger est bien réalisée mais manque d'un engagement plus affirmé dans ses propos.
La compétition se poursuit à Marseille avec "La Vérité", une «bataille de mots» de 22mn03. Cette fiction de Malou Lévêque est interprétée par Oumnia Hanader, Billel Meguellati, Riyad Mecheri et Gélile Cheraifia. Dounia n’a pas la langue dans sa poche : elle exprime haut et fort ce qu’elle pense et s’agace des injustices faites aux femmes. Pour elle, « pas besoin d’homme dans sa vie car elle est l’homme ». Elle se laisse cependant peu à peu apprivoiser par son ami d’enfance, Keny, qui tente de lui dévoiler ses sentiments à travers un carnet, un lexique de mots. Entre « poésie et vulgarité », ce court-métrage souligne le pouvoir des mots et l’impact qu’ils peuvent avoir.
L’importance des mots et une surprise poétique
Nous allons ensuite en Belgique avec "Sagah" de Gaël Maleux et Maité Lonne. Cette fiction de 13mn18, avec Laura Sépul et Benoît Van Dorslaer, aborde la thématique de l’inceste. Sagah, une jeune trentenaire, tente depuis des années de parler et de porter plainte suite au traumatisme de son enfance. Un face-à-face infernal avec elle-même, à différentes étapes de sa vie, montre l’importance de libérer les mots pour briser le cercle vicieux dans lequel elle peine à se défaire. Un sujet fort, traité avec une mise en scène intense et angoissante.
On reste en Belgique avec "Une nuit d’avance", une fiction poétique de 27 minutes réalisée par Julien Bernard-Simmonds, avec Ludovic Berthillot, Jef Cuppens, Marcel Degotte, Emmanuelle Gilles-Rousseau et Daphné Van Dessel. Mauro, un chauffeur routier, épuisé après une longue journée, décide de passer la nuit sur une aire d’autoroute. Ne trouvant pas le sommeil malgré un bon dîner avec ses pairs, il décide de se promener dans les bois alentour. Là, il rencontre de jeunes personnages espiègles et mystérieux, menant le spectateur entre rêve et réalité.
Un documentaire sur une fillette au Liban
Ensuite, nous voyageons entre la France et la Syrie avec un projet de la Cinéfabrique : "Fatmé" de Diala Al Hindaoui. Ce documentaire de 14 minutes raconte le quotidien difficile de Fatmé, une fillette de 11 ans vivant au Liban. Sa mère et son entourage ont vite remarqué un comportement particulier chez elle : « Elle se comporte comme un garçon ». Un sujet fort, traité avec beaucoup de douceur.
Enfin, le programme se termine avec une projection inachevée en raison d'un problème technique au cinéma… "El dia de mi independencia" de Constanza Majluf, avec Taly Rosenman, Joaquin Guzman et Paula Zuniga, nous transporte au Chili en 1988, en pleine dictature. Un frère et une sœur n’ont pas les mêmes centres d’intérêt : Manuel, 7 ans, rêve de gagner le concours du meilleur costume folklorique, tandis que Gabo, 16 ans, manifeste et se révolte contre la situation politique. Cette fiction de 19 minutes sera reprogrammée lors de la compétition 5, ce vendredi 15 novembre. À suivre…