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Festival
Festival du Film Court de Villeurbanne 2023 : Regard sur la compétition Courts-Métrages – Programme 4
Au troisième jour de la compétition internationale du film court au cinéma le Zola, on commence à devenir familier de cette jolie salle, de ses sièges tricolores à son équipe chaleureuse constituée en partie par des bénévoles de l’association en charge de la gestion des évènements (l’Association Pour Le Cinéma ou APLC créée en 1980). Entre confinement et chaleur insupportable, bégaiement et slam, le programme 4 de cette compétition nous entraîne dans toutes sortes de thématiques et leur contraire : un pur concentré de cinéma.
Des mères
Flouter la barrière entre réalité et fiction, voici le pari de "Baby blueseuses" de Johanna Menuteau. La réalisatrice et actrice se met ici en scène au lendemain de son accouchement. Entre vraies larmes d’épuisement et faux casting en maillot de bain, ce court métrage est un témoignage touchant de mères qui tentent de jongler entre ces mille étapes minées qui suivent la naissance de leur enfant. Un film entre humour et documentaire qui perd peut-être de sa puissance dans la manière assez manichéenne qu’il a de montrer les hommes, entre absence totale et attitude machiste. Une autre mère tient également le rôle principal dans "Noghreh" de l’iranienne Donya Madani. Un film qui réussit à déployer toute sa force en 6 minutes à peine, en insufflant du cinéma dans un sujet terrible qu’est la vente d’enfants en Iran. Un scénario bien ficelé et glaçant.
Des mots
On parle d’amour avec "P…P…P…S ! I love you" d’Elliot Hoffnung, un gentil court-métrage qui met en scène Léonard, un projectionniste bègue empêché par son handicap de déclarer sa flamme à son amour de jeunesse. Les mots sont aussi au cœur de "Bonnarien" d’Adiel Goliot. Mauricette Bonnarien entend bien faire changer son nom de famille, imposé à son ancêtre par les colons lors de l’abolition de l’esclavage. Face aux combats administratifs qui ralentissent sa quête, Mauricette tire sa force des mots en slamant sa dignité. Une histoire qui fait la part belle aux magnifiques paysages de Guyane en mettant en scène avec douceur et réalisme ce récit important, comme dit Mauricette : « L’histoire ça se répare si on veut que ça reparte ».
Des visions
C’est un tel bonheur de tomber sur un film à sketch qui n’est pas inégal, dur équilibre à trouver pour ce genre qui a (pour le moment) laissé derrière lui ses plus belles années. "Riscaldamento totale" de Manuel Vitali est un film sans dialogues en noir et blanc qui traite avec humour et satyre du réchauffement climatique. Quelque part en Italie, la population se démène avec la chaleur insupportable, chacun cherchant la solution la plus efficace pour se rafraîchir. Un film qui multiplie les belles idées de cinéma et les situations cocasses.
Contraste total avec un documentaire plus bavard intitulé "Le vide" de Mandana Ferdos. Dans ce court réalisé en confinement, l’évocation du cinéma fait ici le lien entre la France et l’Iran où la réalisatrice et scénariste a vécu jusqu’à ses huit ans. Témoignages personnels et faits historiques se succèdent dans une succession d’images montrant des boucles perpétuelles : un constat implacable sur la répression de la liberté des femmes.
Micro-Trottoir réalisé par Georgy Batrikian
Nous sommes à la sortie du cinéma le Zola pour un micro-trottoir recueillant les avis des spectateurs à l’issue de la quatrième projection des films en compétition internationale, vendredi 24 novembre, regroupant les films suivants : "Baby blueseuses" de Johanna Menuteau, "Noghreh" de Donya Madani, "Riscaldamento totale" de Manuel Vitali, "Bonnarien" d’Adiel Goliot, "Le vide" de Mandana Ferdos, et "P…P…P…S ! I love you" d’Elliot Hoffnung.
Voici les top et flop du public :