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Festival
Festival de Venise 2024 : Walter Salles filme une mère protectrice dans le tendu "I'm Still Here"
Compétition
I’M STILL HERE
(Ainda estou aqui)
de Walter Salles
avec Fernanda Torres, Selton Mello, Fernanda Montenegro...
Notre premier avis sur le film "I’m Still Here" :
Habitué des festivals, le metteur en scène brésilien Walter Salles ("Central do Brazil", "Carnets de voyages") n’avait rien réalisé de long métrage depuis "Sur la route" en 2012. Le voici de retour en compétition avec le portrait d’une famille victime de la disparition du père en 1970, emmené par l’armée pour interrogatoire et jamais réapparu. Après nous avoir introduit dans ce foyer bouillonnant, où interagissent dans une certaine complicité, le père ancien député avant la dictature, la mère, et leurs 5 enfants (4 filles et 1 garçon), il se concentre surtout sur la mère, elle-même maltraitée et interrogée pendant des jours, avant de retrouver les siens. De caractère posé, c’est le stoïcisme de celle-ci, qui est mis en avant, le scénario alternant à partir de là entre recherche de la vérité et tentative de protection des enfants, y compris celle partie vivre à Londres avant l’arrestation.
Interprétant la mère, Fernanda Torres est absolument formidable, cachant ses émotions, tentant de résister aux pressions, capable de révolte comme de compréhension. C’est d’ailleurs la première sérieuse candidate au prix d’interprétation féminine cette année. La mise en scène de Walter Salles entretient quant à elle une émotion sur le fil du rasoir, évitant à son image toute effusion. Et même s’il a sans doute ajouté une deuxième fin peu utile (avec une réunion de famille en 2014), d’autant que l’état de la mère, très âgée, ne nous est expliqué qu’après, dans les cartons commentant de vraies photos d’archives, on ressort néanmoins du film la gorge nouée, envahi par ce mélange d’unité d’une famille nombreuse et de solitude d’une mère qui aura porté sa cohésion sur ses épaules pendant des années.
