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Festival
Festival de Venise 2024 : "Trois Amies", petite valse des liens par Emmanuel Mouret
Compétition
TROIS AMIES
de Emmanuel Mouret
avec Camille Cottin, Sara Forestier, India Hair, Grégoire Ludig, Damien Bonnard, Vincent Macaigne...
Notre premier avis sur le film :
Emmanuel Mouret est un habitué du film choral, mêlant dans ses scénarios finement écrits les destins amoureux et intimes de divers personnages ("Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait", "Un baiser s'il vous plaît"). Dédramatisant des situations qui posent souvent des questions morales, sans jamais juger ses personnages, il crée ainsi un doux décalage, cette fois-ci autour de la notion d’amitié, ici toujours stable malgré les mensonges, les secrets et quelques trahisons. "Trois Amies" s’affiche comme un conte moderne, avec comme narrateur Vincent Macaigne, dont le personnage (Victor) est amené à disparaître de l’histoire rapidement pour laisser la place à son ancienne compagne Joan (India Hair) rencontrant un autre homme (Damien Bonnard), sa collègue Alice (Camille Cottin) qui n’est plus amoureuse d’Eric (David Marsais) et leur amie professeure d’arts plastiques, aujourd'hui sans poste, Rebecca (Sarah Forestier), qui a une liaison avec Éric.
Avec toujours ce ton léger qui le caractérise, Mouret parvient à nous faire aimer ses personnages, dans leurs excès, leurs contradictions, leurs inquiétudes voire leur générosité. Capables de dialoguer presque sereinement malgré la complexité des situations, leurs interactions sont des plus naturelles, offrant des variantes sur la conception du couple, de l’amour, et de belles formulations dont l’auteur a le secret. Doucement, la magie opère, offrant de beaux moments d’émotion, lorsqu’il s’agit d’évoquer la culpabilité, la déception, ou encore le renoncement et le sacrifice. Faisant preuve d’un cinéma toujours aussi généreux, Emmanuel Mouret, qui a tourné ici à Lyon et Villeurbanne, nous offre l’une de ses plus touchantes partitions.
