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Festival de Venise 2024 : "Peacock", petit bijou de la Semaine de la critique

3 septembre 2024
Festival de Venise 2024 avis 12
© DR, Fourni par la Biennale de Venise

Semaine de la critique
PEACOCK
de Bernhard Wenger
avec Albrecht Schuch, Julia Franz Richter, Branko Samarovski, Maria Hofstätter, Deniz Cooper...

Notre premier avis sur le film Peacock :

Avec son héros blond à la coiffure parfaite, au regard un peu vide et parfois empli d’un semblant de tristesse, le film autrichien "Peacock" a été la grande surprise de la Semaine de la critique du Festival de Venise. Plans méticuleusement calculés, situations délicieusement absurdes, l’ensemble est un vrai plaisir autant pour l’œil que pour l’intellect. Il faut dire que la base de l’histoire, qui n’est pas sans rappeler celle de "Alps" de Yorgos Lanthimos, est particulièrement intrigante. Membre de l’agence MyCompagnion.com, Matthias se fait donc louer par des gens pour interpréter la personne de leur choix : le fils modèle d’un homme souhaitant être élu président d’une organisation, le père aviateur d’un gamin lors de son exposé en classe, le mari d’une femme qui n’ose parler à son vrai mari... Et c’est non seulement lorsque celle-ci décidera de quitter son mari, et que sa femme à lui, Sophia, commencera à trouver son comportement irrationnel, que les choses vont déraper.

Questionnant la standardisation des besoins, comme la tendance de chacun à se composer une vie à mettre en valeur face aux autres, le scénario pousse peu à peu son personnage dans ses retranchements, l'obligeant à questionner la réalité de son existence. Entre gestes calculés, peur maladive d'être seul, on en vient à douter de la sincérité du personnage lui-même, remarquablement interprété par l’irrésistible Albrecht Schuch, comme de celle qu’il semble avoir rencontré par hasard. Avec sa symbolique du paon, animal récurrent du long métrage, "Peacock" questionne avec brio le caractère désintéressé des interactions humaines, avec en fond la capacité des puissants comme des plus gros menteurs à toujours s’en sortir.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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