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Festival de Venise 2024 : Nicole Kidman en patronne sous emprise de ses propres fantasmes dans "Babygirl"

1 septembre 2024
Festival de Venise 2024 avis 04
© Niko Tavernise, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
BABYGIRL
de Halina Reijn
avec Nicole Kidman, Harris Dickinson, Antonio Banderas, Sophie Wilde, Esther McGregor...

Notre premier avis sur le film :

Nicole Kidman était présente hier pour présenter la nouvelle production de la très prolifique compagnie A24, "Babygirl", s’emparant ici d’un sujet dans l’air du temps : celui de la domination et du contrôle, avec en miroir celui du consentement. Elle y interprète la PDG d’une entreprise spécialisée dans l’innovation robotique pour la logistique, qui croit tout contrôler dans sa vie et son travail, jusqu’à ce que débarque un stagiaire décelant chez elle un désir secret de domination. Elle entamera alors rapidement une liaison avec lui, au mépris des règles de déontologie, de la séparation entre sa vie privée et sa vie professionnelle, et du danger que lui fait encourir légalement cette relation. Débutant sur un orgasme, le film se terminera sur un autre, réaffirmant le pouvoir de cette femme forte sur sa propre existence.

Semi-érotique, le film ne convainc pas vraiment, incapable d’éclaircir son propre propos sur le consentement, la collision ou la dichotomie entre les fantasmes et la vie sociale, mais montre tout de même l’évolution d’une conception de la sexualité, éloignée de celle du couple et fortement influencée par la pornographie (même si le sujet n’est pas évoqué directement). Soulignant les hypocrisies et les arrangements, "Babygirl" brouille les lignes entre pouvoir, emprise et image publique, pour mieux explorer un besoin de soupape dans une société où tout n’est que relations de pouvoir.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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