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Festival de Venise 2024 : une famille nombreuse dans la tempête dans l'envoûtant "La Mariée des montagnes"

3 septembre 2024
Festival de Venise 2024 avis 10
© Paname Distribution, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
LA MARIÉE DES MONTAGNES
(Vermiglio)
de Maura Delpero
avec Tommaso Ragno, Giuseppe De Domenico, Roberta Rovelli, Martina Scrinzi, Orietta Notari, Carlotta Gamba, Santiago Fondevila Sancet, Rachele Potrich, Anna Thaler, Patrick Gardener, Enrico Panizza, Luis Thaler, Simone Bendetti, Sara Serraiocco...

Notre premier avis sur le film "La Mariée des montagnes - Vermiglio" :

A Vermiglio, petit village de montagne du Trentin, au nord de l'Italie, une famille de 9 enfants est tenue d’une main ferme par le père, qui est aussi l’instituteur des lieux. Nous sommes en 1944, et la guerre vient perturber le fonctionnement de cette famille, parce qu’à la fois Dino, le second fils en est revenu traumatisé, tout comme le garçon d'une autre famille, Attilio, mais aussi parce que le village accueille Pietro, un déserteur dont va tomber amoureuse Lucia, qu’il faut certes marier, garçon qui va bouleverser l’ordre des choses. Avec ce film, la réalisatrice Maura Delpero, remarquée avec "Maternal", réussit à nous faire pénétrer dans l’intimité d’une famille nombreuse (un dixième enfant arrivera même en cours de récit), cernant le détail des tâches, nombreuses, attribuées aux femmes, et dévoilant peu à peu les destins attendus des unes et des autres, et décidés par le père : une est à marier, l’autre, très pieuse, pourrait entrer dans les ordres, une autre, plus petite, serait la seule à pouvoir être envoyée ailleurs, pour faire des études.

La présence des hommes, victimes de la guerre, permet en réalité de poser le père comme un progressiste, comprenant le traumatisme voire la fuite, loin d'être réduites à des marques de lâcheté. Celle de la guerre restera ici abstraite ou lointaine, intervenant dans des discussions sur le retour possible des Allemands ou par des bruits nocturnes d’avions qui survolent le village. Si le film est aussi réussi, c’est qu’à l’image du père, il refuse de trancher entre bien et mal, contant un drame dont la perception variera forcément en fonction de qui observe, les réflexions des plus petits enfants, observateurs des actions et des secrets des plus grands, venant alléger une histoire des plus sombres, nimbée dans une superbe photographie de ces lieux isolés.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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