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Festival de Venise 2020 : "The Human Voice", la rage face à l’abandon dans un court d’Almodóvar

4 septembre 2020
Festival de Venise 2020 impression 02 The Human Voice
© DR, fourni par La Biennale de Venise

Hors compétition
THE HUMAN VOICE
Court métrage
de Pedro Almodovar
avec Tilda Swinton...

Notre première impression sur le film :

Très librement adapté de la pièce de Jean Cocteau, le court métrage proposé par Pedro Almodóvar ne fait qu’une trentaine de minutes, pour un texte initial de près d’une heure, et ne comporte qu’une longue conversation téléphonique en forme d’adieux, de près d’une dizaine de minutes. C’est dire si le metteur en scène a pris ses distances avec le matériel original (qui lui aurait aussi inspiré son "Femmes au bord de la crise de nerf"), transformant ici Tilda Swinton en une boule de nerfs désarçonnée par l’absence de son compagnon, dont elle est sans nouvelles depuis trois jours.

Exprimant les envies de meurtres de la belle, au travers d’une hache que l’héroïne va acheter dans un magasin d’outils (l’occasion d’un superbe générique dont les multiples outils viennent écrire par leurs formes les noms de la maison de production, du réalisateur et de l’actrice, ainsi que le titre du film...) et d’un décor de cinéma dont elle parcoure les contours et explore les limites, comme pour mieux signifier le néant qui entoure l’intérieur de cette femme poussée à bout par l'abandon.

Avec un énorme travail sur les couleurs, depuis les tenues monochromes de cette femme jusque dans l’harmonie des pillules qu’elle feint d’avaler, ce court métrage que l'on peut qualifier d'expérimental séduit par son ton passionné et son héroïne excessive, tout à l’image de l’univers de son auteur. Une découverte dont on ne sait pas trop si elle trouvera en France le chemin des salles, mais qui a permis d’accompagner ici la remise d’un Lion d’or pour la carrière de Tilda Swinton.

Voir un extrait du film "The Human Voice" ("La Voz Humana") :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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