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Festival de Venise 2019 : "La vérité" brillant film typiquement français pourtant réalisé par Kore-Eda

29 août 2019
Festival de Venise 2019 Impression 01 La verite
© L.Champoussin - 3B - Bunbuku - MiMovies - FR3 Cinema

C’est donc sous un soleil radieux, après une demi journée mardi de preview de la section VR, que s’est ouverte la 76e Mostra de Venise ce mercredi soir. Dans dix jours le jury présidé par Lucrecia Martel désignera le successeur de "Roma" d’Alfonso Cuaron, lion d’or en 2018. En attendant, le nouveau trailer du festival, signé de Lorenzo Mattotti ("La fameuse invasion des ours en Sicile") fait sensation, offrant un festival de couleurs et de figures plus ou moins fantastiques aux festivaliers.

Compétition
LA VÉRITÉ
de Hirokazu Kore-eda
avec Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Ethan Hawke, Clementine Grenier, Ludivine Sagnier...

C’est dans un cadre parisien et avec un casting en grande partie français que le japonais Kore-Eda (Palme d’or en 2018 pour "Une affaire de famille") a réalisé son nouveau long métrage. D’ambiance feutrée, "La vérité" alterne les scènes entre la grande demeure arborée d’une célèbre actrice, Fabienne (Catherine Deneuve), et le plateau de tournage de son dernier film, dans lequel joue une jeune vedette montante, Manon (Manon Clavel) qui ressemble étrangement à une ancienne proche de la famille. Prenant comme point de départ la publication des mémoires de l’actrice, qui ont forcément le don de vexer a la fois sa fille Lumir (Juliette Binoche) revenue pour l’occasion d’Amérique avec son mari et sa fille, comme son assistant, Luc.

Doté d’une troublante résonance avec la carrière de Deneuve elle-même, notamment son rapport à sa sœur disparue, le scénario, remarquablement bien écrit, scrute les limites de plusieurs vérités : celle de l’actrice s’appliquant à jouer, celle de la personne publique dévoilant un peu d’elle, et celle de l’être humain parfois incapable de communiquer ou de s’excuser. Derrière le masque du cynisme et du sans filtre se cachent forcément des blessures, des inquiétudes, des regrets. Et "La vérité" vient intelligemment interroger le rapport de l’actrice à sa légitimité dans la durée, comme à son potentiel lègue. Une œuvre qui offre à trois actrices une formidable partition sur laquelle déployer tout leur talent.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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