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Festival de Sarlat 2021 : Jour 4 - "Adieu Monsieur Haffmann", "Robuste" et "Piccolo Corpo"

14 novembre 2021
Festival Sarlat 2021 Jour 4 Piccolo Corpo
© Arizona Distribution

Alors que tous les yeux étaient tournés sur la venue de l’équipe de l’excellente comédie "Le Test", avec une Alexandra Lamy à son zénith, ce vendredi était l’occasion de découvrir quelques drames exigeants.

La face cachée de l’entraide dans "Adieu Monsieur Haffmann"

Fred Cavayé est revenu ce vendredi à Sarlat, après y avoir déjà présenté "Pour elle", son premier long, et "À bout portant", pour la première française de "Adieu Monsieur Haffmann", sans finalement Sara Giraudeau, souffrante. Daniel Auteuil y interprète un bijoutier de talent contraint sous l’occupation d’envoyer sa famille, juive, en zone libre, et de vendre son magasin a son assistant, interprété par Gilles Lellouche, à condition que celui-ci lui le revende à la fin de la guerre. Mais l’intensification des contrôles fera qu’il ne pourra les rejoindre et devra se réfugier au sous-sol de la boutique, dans son propre atelier. Compromissions, peur des autorités, relation à la peur, arrangements avec la réalité de son propre comportement, le scénario scrute la sombre réalité des rapports humains sous l’occupation au travers d’une sordide histoire, servie par une belle reconstitution.

"Robuste" confirme le talent de Déborah Lukumuena

Présenté en ouverture de la Semaine de la critique de Cannes 2021, "Robuste" de Constance Meyer fait se rencontrer deux solitudes, avec un acteur démissionnaire face à ses obligations et une jeune agent de sécurité remplaçant son assistant pour quelques temps. Le film est un exercice d’équilibre permanent, servi par de beaux dialogues et deux interprètes formidables, Gérard Depardieu jouant l’acteur, fuyant, en perte d’intérêt pour son métier et Déborah Lukumuena, révèlee dans "Divines", dont la justesse et la sensibilité cachée s’imposent à l’écran. Pour en savoir plus, lire la critique de "Robuste", signée Raphaël Jullien.

Trajectoire éperdue dans l’âpre "Piccolo Corpo"

Également présenté à la Semaine de la critique 2021, le film italo-slovène "Piccolo Corpo" aura marqué à la fois par son esthétique épurée et l’âpreté de son récit. Lancée seule, son enfant morte enfermée dans une boite en bois sur le dos, sur les chemins vers les montagnes du nord, Agata tente de rejoindre un sanctuaire où celle-ci pourrait ressuciter un instant, afin d’être baptisée et de ne plus errer dans les limbes. Récit fait d’obstacles, de pauvreté extrême, alliant dangers naturels comme humains, le film convoque des figures masculines menaçantes ou inconsistantes, et une certaine forme de mysticisme qui apporte une froide poésie au récit, aidé par la belle photographie automnale. Une réussite formelle qui parvient à générer une discrète émotion.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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