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Festival de San Sebastián 2021 : ouverture avec Zhang Yimou et un cinéma qui fait lien
C’est avec un court métrage de Carlos Saura ("Rosa Rosae : La guerra civil") évoquant ses souvenirs d’enfance sous la Guerre Civile (il est né en 1932), à partir de dessins noir et blanc et de photos personnelles retravaillées entre peinture, crayon et encre de chine, qu’à débutée la séance d’ouverture de ce 69e Festival de San Sebastian. Les images accompagnent une chanson illustrant engagements et combats, doublée en fond sonore de voix d’enfants qu’on imagine dans une cour de récréation et de bruits de bombardements et affrontements, prenant ainsi une dimension doublement émouvante.
Compétition
ONE SECOND
(Yi miao zhong)
de Zhang Yimou
avec Zhang Yi, Wei Fan...
Notre première impression sur le film :
Le nouveau long métrage de Zhang Yimou ("Épouses et concubines", "Le Secret des poignards volants") situe son action dans les années 60, en pleine révolution culturelle. La très belle ouverture, en plein désert, suit un homme marchant au sommet des dunes. Arrivant de nuit dans un village, il y croise une jeune voleuse, dérobant une bobine de film, qu’il va tâcher de récupérer. C’est un peu deux films en un que nous offre le réalisateur de "Vivre !", son métrage débutant à la manière d’une comédie pour tourner au drame intime. Un film entre le jour du désert solitaire où c’est chacun pour soi, et la nuit de cette ville où son personnage, évadé d’un camp de travail, risque gros face au collectif.
Si le duo d’interprètes principaux fonctionne plutôt bien, à la manière d’un buddy-movie, les enjeux n’étant pas les mêmes pour le héros et pour la voleuse (et accessoirement merveilleusement menteuse), le film devient émouvant lorsque le cinéma devient facteur de lien plus que de division. Deux jolies idées viennent alors rythmer le récit, conférant au film à la fois le statut de témoin d’un temps révolu où la moindre rediffusion attirait les foules amassées jusqu’aux fenêtres d’un bâtiment ouvert aux quatre vents, et celui de trait d’union entre des êtres séparés par la force des choses. Une belle idée pour une ouverture qui rendait aussi hommage à Marion Cotillard, qui présentera ici le documentaire "Bigger Than Us", passé par Cannes.