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Festival de l’Alpe d’Huez - Jour 2 : ascenseurs social ou en panne, et film à sketchs réussi

19 janvier 2024
Festival de l'Alpe d'Huez 2024 : Jour 2 -
© Pascal Chantier - 2023 Les improductibles - Marvelous Productions - France 2 cinéma - C8 films

C’est sous la pluie que la station de l’Alpe d’Huez aura passé une bonne partie de la journée de ce mercredi, augmentant de facto la fréquentation des salles dans l’après midi, même si quelques courageux ont profité de quelques accalmies pour skier tout de même. L’occasion pour certains de découvrir le hors compétition "Ma part de gaulois", et deux nouveau films en compétition, "Elle et lui et le reste du monde" et "Heureux gagnants".

Les matinaux auront eux pu découvrir avec les lycéens l’excellente comédie sociale avec Ahmed Sylla et Mallory Wanecque, "Comme un prince", dans laquelle un sportif de haut niveau blessé et condamné à des heures de TIG se met à entraîner pour la boxe une jeune fille vivant en foyer, espérant par là même retrouver les grâces de la fédération. Un grand éclat de rire pour lequel Julia Piaton était présente.

MA PART DE GAULOIS

C’est sans son réalisateur, Malik Chibane, mais avec ses deux interprètes principaux Adila Bendimerad et Abdallah Charki, qu’a débuté la journée des cinéphiles, en début d’après midi dans la salle Ciné Isère. Portrait d’un fils et de sa mère, prête à tout pour qu’il parvienne à être le premier bachelier de son quartier, le scénario est inspiré de la jeunesse de Magyd Cherfi (chanteur, ex-membre du groupe toulousain Zebda), à qui une professeure offre une seconde chance en lui permettant de redoubler sa cinquième. Les deux interprètes sont saisissants de justesse, quant à la mise en scène, elle apporte une légèreté à un récit pas si rose, par une multitude d’idées permettant des changements de scène ou de lieux dans un même plan séquence ou décors. Un petit film aux thématiques universelles, non dénué d’aspects politiques.

ELLE ET LUI ET LE RESTE DU MONDE

C’est autour d’un ascenseur en panne qu'Emmanuelle Belohradsky aura construit son intrigue, faisant de Victor Belmondo un remplaçant de son coloc qui répond à l’appel d’une jeune femme coincée et inquiète (Galatea Bellugi). Si l’introduction façon huis clos, entièrement centrée sur leurs échanges au téléphone est un peu longue, une fois parti dans les rues de Paris, l’épopée de Marco et ses chassés croisés avec Bulle séduisent, grâce à un jeu de hasards qui embarquent les deux dans un ensemble de galères qui semblent irrémédiablement les éloigner. Reste qu’on a envie de croire en cette histoire romantique, au final plus dramatique que comique, mais qui emporte le morceau grâce à la douceur de ses deux interprètes, pris dans un monde de brutes.

HEUREUX GAGNANTS

C’est finalement un film à sketches qui a créé la surprise en soirée. Avec quatre histoires différentes, dont l’une sert d’introduction et de conclusion, le scénario de "Heureux Gagnants" de Maxime Govare et Romain Choay s’amuse des malheurs de gagnants du loto mis face à une deadline de retrait de leur gain, à un arnaqueur potentiel, à une hésitation entre la vie et une mort programmée, et à de l’argent considéré comme maudit. Le film dispose d’une forte dynamique, surprenant par de multiples rebondissements, mais bénéficie surtout d’un formidable casting avec en têtes d’affiche Audrey Lamy et Fabrice Eboué tout juste déchainés, Pauline Clément parfaite entre naïveté et alcool vulgaire, Sami Outalbali en terroriste réfléchi, ou encore Anouk Grinberg en infirmière déterminée. Le film pousse le curseur du cynisme assez loin et constitue déjà l’un des favoris pour un prix samedi.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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