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Festival de Gerardmer 2017 : "Grave" et voilà, c'est fini...

30 janvier 2017

Après l'intense journée de samedi, il ne restait que deux films à voir ce dimanche avant la fin du festival. En premier, le très attendu Grave, le premier long-métrage de la française Julia Ducournau, et que certains d'entre nous voyaient comme un sérieux prétendant au Grand Prix du festival. Enfin, Keeper of Darkness, un film hongkongais basé sur une histoire d'exorcisme.

Après une courte nuit, nous voilà donc en route pour voir Grave, notre premier film de cette dernière journée à Gérardmer. Nous vous le disions dans notre article sur la sélection compétition, nous attendions le film de Julia Ducournau avec une grande impatience. Mais avant de découvrir le film, nous avons eu droit à un petit discours de la réalistrice mais aussi de Julie Gayet, la productrice très impliquée qui a fait le tour de très nombreux les festivals pour soutenir le projet. Autant de présentations où Grave avait fait sensation. Et il en fut de même à Gérardmer. Ovation du public à la fin de la séance, équipe du film aux anges, etc.

Pour nous, Grave a entièrement rempli son contrat. Un film atypique mais très bien pensé, notamment lorsqu'il mêle violence et sexualité. Même si le sujet du cannibalisme a déjà été abordé de nombreuses fois au cinéma, il n'en demeure pas moins l'un des plus profonds tabous lié au genre humain, l'un des trois interdits fondamentaux décrits par Freud. C'est dire si le sujet est sérieux ! Mais l'approche adoptée par la réalisatrice brouille les lignes. En changeant une jeune végétarienne en cannibale, Julia Ducournau renverse la table et tout ce qu'il y a dessus. "Je m'adresse aux corps des spectateurs. J?essaie de faire monter une empathie avec la monstruosité" explique la cinéaste. Mission accomplie ! Finalement, Grave c'était le film dérangeant parfait pour une dernière journée à Gérardmer !

Pour terminer cette édition 2017 du festival de Gérardmer, nous voilà partis à Hong-Kong. On suit les aventures de Fatt, un homme taciturne qui a la capacité de voir et de communiquer avec les esprits. Un film somme toute très lambda, très loin de renouveler le genre du film d'exorcisme et de possession. C'est même plutôt le contraire, car l'imagerie du film est parfois très kitch, rappelant certaines productions très moyennes qu'on avait oubliées depuis de nombreuses années, et dont on aurait préféré ne pas se rappeler. Voilà, on termine donc sur Keeper of Darkness, mais c'est avec le souvenir de Grave que nous prenons la route du retour.

Cette 24ème édition du Festival du film Fantastique de Gérardmer aura été particulièrement riche. Voilà longtemps que le plus gros festival de genre français ne nous avait pas proposé une programmation aussi riche et variée, et une compétition d'aussi haut niveau. On repart comblés, avec tout de même quelques petites frustrations notamment autour de la compétition court-métrage, mais surtout autour des quelques films que nous n'avons pas pu voir comme Under the shadow de l'Iranien Babak Anvari.

Adrien Verot Envoyer un message au rédacteur
Source : Adrien Verot