Festival de Gérardmer 2013 : "Berberian Sound Studio" ou la plongée dans un esprit tourmenté

Compétition
BERBERIAN SOUND STUDIO
de Peter Strickland
avec Toby Jones, Cosimo Fusco, Antonio Mancino, Fatma Mohamed, Eugenia Caruso, Tonia Sotiropoulo...

Voilà bien un projet des plus curieux, proche sous beaucoup d’aspects du magnifique "Amer" d’Hélène Cattet et Bruno Forzani. Hommage évident aux films italiens des années 60 et 70, ainsi qu’à leur bande-sonore, ce premier long-métrage britannique nous entraine sur les pas d’un ingénieur du son perdu en terre italienne. Pas de véritable intrigue, ici, mais une plongée dans un esprit tourmenté, qu’interprète avec conviction le toujours bon Toby Jones (le Karl Rove du "W." d’Oliver Stone).

Jouant sur les codes du cinéma qu’il affectionne, le cinéaste Peter Strickland ("Katalin Varga") mêle ainsi fantasmes et réalité, mais ne parvient finalement qu’à perdre le spectateur dans ce dédale sensoriel et référentiel, dont on peine à comprendre véritablement les tenants et aboutissants. Une œuvre loin d’être inintéressante, mais qui aurait sans doute gagné à s’attarder un peu sur les autres personnages, et à se laisser guider par une intrigue digne de ce nom. Dommage.