Festival de Cannes 2024 : "The Apprentice", deux numéros d’acteurs impressionnants

Compétition
THE APPRENTICE
de Ali Abbasi
avec Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova...

Notre premier avis sur le film :

Attendu au tournant, le nouveau film d’Ali Abbasi, réalisateur de "Border" et "Les Nuits de Mashhad", l’était forcément pour ses aspects politiques. Il s’agit en effet d’un biopic partiel portant sur les années d’ascension de Donald Trump, tentant d’expliquer au regard de ses débuts d’entrepreneur immobilier, dans les années 70-80, les postures qu’il peut avoir aujourd’hui en tant qu’homme politique. Et le portrait est sans équivoque, plaçant le fils de businessman en homme fasciné par la réussite, peu importe si elle doit passer par des moyens légaux, le film évoquant dans ses premières scènes sa rencontre avec l’avocat qualifié de « brutal », Roy Cohn, qui est clairement présenté comme son mentor.

C’est dans les trois règles d’or de celui-ci, qu’il s’appropriera (attaquer / nier en bloc / ne jamais admettre la défaite) que commence à se dessiner la personnalité médiatique que l’on connaît, « n’ayant honte de rien » comme le dit à un moment sa compagne et surtout qui s’avérera un monstre d’égoïsme, manquant totalement d’empathie. Le récit de cette ascension, mêlant reconstitution et incrustation d’images de l’époque, charrie aussi un esprit revanchard que l'interprète principal Sebastian Stan (récemment primé à Berlin pour son rôle dans "A Different Man") incarne à merveille derrière les mimiques plus vraies que nature. Son duo avec Jeremy Strong ("Armageddon Time", "Le Grand jeu") devrait en tous cas marquer les esprits.