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Festival de Cannes 2024 : premier film choc avec "La jeune femme à l’aiguille"

17 mai 2024
Festival de Cannes 2024 Impression 03
© Lukasz Bak, Fourni par le Festival de Cannes

Compétition
LA JEUNE FEMME A L’AIGUILLE
(Pigen Med Nalen)
de Magnus Von Horn
avec Trine Dyrholm, Victoria Carmen Sonne, Besir Zeciri, Joachim Fjelstrup, Tessa Hoder...

Notre premier avis sur le film :

Saisissant film sur la condition de la femme au Danemark au début du XXe siècle, "La Jeune femme à l’aiguille" suit le rude destin de Karoline, travaillant dans un atelier de couture, dont le mari est porté disparu au combat. Prise sous son aile par son patron, elle entame avec lui une liaison alors qu’elle est sur le point de se faire expulser de la chambre qu'elle loue. Peu à peu se dégage la volonté d’une femme qui ne se résigne pas à sa condition dictée d’avance. Débutant sur un magnifique plan séquence avec sa logeuse et la femme et l'enfant qui devraient prendre sa place, le film profite déploie un superbe noir et blanc et des cadrages inspirés qui évoquent à la fois la densité des usines et le contraste entre logements insalubres et grandes demeures bourgeoises.

Dans sa deuxième partie, le film mélange à la fois questions morales autour de l’avortement ou l’adoption, et de conditions de vie miséreuses qui mènent aux pires actes. Car non seulement il s’agit ici d’aborder des questions encore aujourd’hui délicates dans certains pays, comme la Pologne, qui a co-produit le film, mais également la réalité du désir d’enfant dans un contexte de pauvreté extrême. Développant une atmosphère étrange et anxiogène autour du personnage de l’entremetteuse que constitue Trine Dyrholm ("La Communauté"), gérant des adoptions illégales, la relation entre les deux femmes, d’abord bienveillante, vire rapidement au cauchemar éveillé. Un cauchemar d’autant plus fort que nous sommes au lendemain de la Première Guerre mondiale et que la part d’ombre de chacun ou de déformation, symbolisée par de multiples visages qui s’entremêlent, se fait peu à peu jour. Sublime cauchemar "La Jeune femme à l’aiguille" devrait trouver son chemin sans problème jusqu’au palmarès samedi prochain.

Voir un extrait du film "La Jeune femme a l’aiguille" :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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