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Festival
Festival de Cannes 2023 : "La passion de Dodin Bouffant", film appétissant au maigre scénario
Compétition
LA PASSION DE DODIN BOUFFANT
de Tran Anh Hùng
avec Juliette Binoche, Benoît Magimel, Pierre Gagnaire, Jean-Marc Roulot...
Notre première impression sur le film :
Avec "La Passion de Dodin Bouffant", Tran Anh Hùng semble revenir à ses premiers amours, la gastronomie étant au centre de l'un de ses premiers et meilleurs films : "L'Odeur de la papaye verte". Certes moins dépaysant que celui-ci, puisque non pas situé au Vietnam mais en France, le film n'en transmet pas moins un goût pour le détail en cuisine, la présentation et les couleurs des ingrédients, ajoutant ici tout un environnement avec cette immense cuisine, ses casseroles en cuivre, ses plats en fonte, ses pochoirs et autres ustensiles, ses fours, cuisinières et autres, que le premier quart d'heure du film donne à voir dans le moindre détail.
Mêlant avec la langueur qui caractérise l'auteur, histoire d'amour et gastronomie, plaisirs de l'oreille, de la vue, du toucher et du goût, le film n'évite pas quelques symboliques pataudes, lorsqu'il s'agit notamment d'évoquer le corps de la femme (une poire étendue délicatement dans une assiette précède Juliette Binoche, de dos, allongée dans son lit). Reste un drame élégant qui aborde la transmission, mais ne dépasse malheureusement pas ses enjeux de départ : la quête d'un menu parfait, la maladie de la cuisinière. On ressort en appétit, mais frustré par la pauvreté du scénario adaptant "La vie et la passion de Dodin-Bouffant, gourmet" de Marcel Rouff.