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Festival
Festival de Cannes 2023 : "Conann", la barbare glitter et sanguinaire de Bertrand Mandico
Quinzaine des Cinéastes
CONANN
de Bertrand Mandico
avec Elina Löwensohn, Christa Theret, Julia Riedler, Claire Duburcq, Sandra Parfait, Agata Buzek, Nathalie Richard, Françoise Brion, Audrey Bonnet, Christophe Bier...
Notre première impression sur le film :
Après "Les Garçons sauvages" et "After Blue", Bertrand Mandico nous revient côté Quinzaine des Cinéastes avec un nouvel univers dont seul lui a le secret. Alliant influences punks, mythologie, amours lesbiens fusionnels, gore, et paillettes en tous genres, l’intrigue de "Conann" étonne d’abord avant de tourner quelque peu en rond vers la fin. On y découvre une vieille dame emmenée aux portes des enfers, et accompagnée par Rainer (une version veste en jean clouté du chien gardien des enfers Cerbère), jusqu’à la reine Conann, obligée de remettre en jeu son titre face à la nouvelle venue, en se plongeant dans la rivière des souvenirs.
Impressionnant de par sa direction artistique et sa photographie naturelle et pourtant sophistiquée, le film, principalement en noir et blanc (quand le rouge ne vient pas tâcher l’écran), revêt un étonnant aspect « glitter », avec une permanence de scintillements qui confinent au rêve éveillé. Une source sans doute d’émerveillement pour le spectateur, provoquée à grands renforts de briques de verre, de surfaces réfléchissantes comme une couverture de survie, de graphite ou de paillettes. Située entre des terres sauvages (où sévissent les tribus barbares), un captivant monde des ténèbres, et les bas-fonds du Bronx, l’imagination de l’auteur revisite une existence multiforme surprenante, donnant à l’ensemble un certain souffle malgré les ingérences répétitives de Rainer, témoin façon paparazzi, sous forme de voix-off ou de protagoniste. Un surprenant voyage dans le temps, de dix ans en dix ans.
