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Festival de Cannes 2022 : "Armageddon Time", évocation de l’enfance selon James Gray
Compétition
ARMAGEDDON TIME
de James Gray
avec Anne Hathaway, Anthony Hopkins, Jeremy Strong, Michael Banks , Jaylin Webb, Ryan Sell, Andrew Polk, Domenick Lombardozzi...
Notre première impression sur le film :
Avec "Armageddon Time" James Gray choisit d'évoquer sa propre enfance et notamment sa scolarité dans un lycée public Queens, puis dans un autre lycée privé où allait déjà son frère. Au-delà d’un portrait pas si attachant d’un gamin plutôt agité et entêté, il tente d’évoquer à la fois les origines de sa fibre artistique, et surtout d'approcher une certaine forme de perte de l’innocence avec la découverte des inégalités sociales. Car dans ce nouveau long-métrage très personnel, l’auteur de "Two Lovers" ou "The Immigrant" évoque une amitié avec un jeune enfant afro-américain qui n’aura pas les mêmes chances que lui. Un ami connu quelques temps qu’il va voir petit à petit sombrer dans une sorte de rébellion fataliste.
Si le film prend quelque peu son temps pour installer les relations familiales d’un côté et la relation amicale de l’autre, il prend enfin toute son ampleur dans ses vingt dernières minutes, autour de la trajectoire remémorée du grand-père (Anthony Hopkins, toujours impeccable), et d’un utopique rêve d’évasion et de liberté pour les deux copains. Permettant de retrouver en filigrane certains sujets qui inspireront des films au réalisateur, qu’il s’agisse de "Little Odessa" ou "The Immigrant", le scénario évoque aussi en arrière-plan l’avènement de Ronald Reagan, mais aussi celui de Donald Trump, dans une Amérique où les élites refusent de côtoyer le petit peuple. Une critique acerbe du rêve américain qui s'avère à la fois émouvante et tragique.