Festival Que du feu 2024 encart

NEWS

Festival

Festival de Cannes 2021 : une mise en scène magistrale pour le déroutant "La Fièvre de Petrov"

15 juillet 2021
Festival de Cannes 2021 impression 18 La Fièvre de Petrov
© Hype Film

Compétition
LA FIÈVRE DE PETROV
(Petrov'Flu)
de Kirill Serebrennikov
avec Semyon Serzin, Chulpan Khamatova, Yuriy Borisov, Yuri Kolokolnikov, Yuliya Peresild, Aleksandra Revenko...

Notre premier avis sur le film :

Le réalisateur russe Kirill Serebrennikov ("Leto") pourrait bien repartir de Cannes samedi soir avec le Prix de la mise en scène, pour "La Fièvre de Petrov", une plongée hallucinatoire dans les sensations et souvenirs d’un homme russe. L’ouverture, long plan séquence, marque d'emblée les esprits, traduisant les remarques sur une classe dirigeante corrompue livrées en vrac par des gens croisés, par la soudaine exécution sommaire de cols blancs le long d’un mur. Le film mêlera ensuite souvenirs d’enfance, amours de jeunesse, fantasme d’une "dame des neiges", allant jusqu’à digresser sur la vie de celle-ci dans une intense séquence en noir et blanc.

Si le spectateur a du mal à se repérer dans ce chaos c’est bien normal, car entre l’influence de l’alcool et la grippe, l’homme mélange lui aussi un peu tout. Et le film est en ainsi construit comme un flot de pensées pas toujours rationnelles, qui livrent un peu de l’agitation de la société russe, mettent en exergue les souvenirs les plus vibrants (une baise acrobatique dans une bibliothèque…) ou les plus tristes, l'auteur passant de plans amples à une caméra subjective ou un format vidéo familiale marquant une régression dans le temps. Pour saisir la multitude de pensées, Serebrennikov opte souvent pour le plan séquence, maîtrisant par d’incroyables subterfuges pour assurer les transitions d’un angle à un autre, d’une pièce à l’autre, d’un personnage habillé au même nu, d’un lieu vide au même grouillant de vie. Le spectateur en ressort épuisé, mais mille images imprimées sur la rétine.

Voir un extrait du film "La Fièvre de Petrov" :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
Source :