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Festival de Cannes 2017 : "Les fantômes d'Ismael", une ouverture habitée par trois interprètes formidables, mais qui en perdra plus d'un en route
Hors Compétition
LES FANTOMES D'ISMAËL
De Arnaud Desplechin
Avec Mathieu Amalric, Charlotte Gainsbourg, Marion Cotillard...
La 70e édition du Festival de Cannes s'est ouverte ce mercredi 17 mai, une semaine plus tard qu'à l'habitude du fait de l'actualité électorale française, avec la présentation du film français "Les fantômes d'Ismaël", nouvelle œuvre d'Arnaud Desplechin, habitué du festival, qui fait d'ailleurs ici un clin d'œil à nombre de ses films ("Rois et Reine", "Trois Souvenirs de ma jeunesse"...), au travers de son personnage principal et de celui sur lequel ce dernier écrit. Plaçant une nouvelle fois au centre de l'intrigue une sorte de double de lui-même, réalisateur tiraillé entre deux femmes, un équilibre présent et un bonheur passé, l'auteur parvient à transmettre le vertige existentiel de son personnage, au risque de perdre bon nombre de spectateurs en route.
Avec son trio d'interprètes au diapason et une rare finesse d'écriture dans les dialogues, Desplechin apporte quelques fulgurances lors de magnifique scènes qui ne contrebalancent malheureusement pas l'impression de vacuité de la deuxième partie du film. Restent les retrouvailles au pied de l'escalier entre Amalric et Cotillard aux voix tremblantes, la danse endiablée de Marion Cotillard face à Charlotte Gainsboug ou la jolie scène de drague alcoolisée d'un Amalric défait face à une Gainsbourg impériales. Mieux vaut connaître sur le bout des doigts la filmo de l'auteur, pour pouvoir réellement apprécier la complexité du film, l'histoire de triangle amoureux s'égarant un peu en route.