Festival de Cannes 2015 : "La tierra y la sombra" récit implacable et crépuscule d'une famille condamnée

Semaine de la critique
LA TIERRA Y LA SOMBRA
de César Augusto Acevedo
avec Haimer Leal, Hilda Ruiz, Edison Raigosa, Marleyda Soto, José Felipe Cárdenas...

Un grand père revient dans la maison de famille, aujourd'hui entourée de champs de cannes à sucre. Il y retrouve sa femme, son fils atteint d'une maladie respiratoire et sa belle fille, ainsi que son petit fils qu'il n'a jamais connu jusqu'à présent. Récit quotidien de la pauvreté et d'un certain asservissement, "La tierra y la sombre" est un premier film colombien au fond politique affirmé, crépuscule annoncé d'une famille condamnée à la séparation ou à la mort.

De facture contemplative, il décrit avec justesse les conséquences des exploitations intensive de cannes à sucre, de la disparition d'un paysage varié et arboré, aux pluies de cendres qui condamnent à vivre volets fermés et engendrent des maladies. Œuvre crépusculaire sur la désintégration, de l'environnement comme de la famille, sa sobriété touche, la mise en scène comme la photographie ne marquant de respiration que dans les plans impliquant un immense arbre dans lequel on entend encore quelques oiseaux, comme des vestiges d'une liberté disparue. Un film austère et touchant.