Festival de Cannes 2015 : deux interprètes magnifiques pour des personnages en souffrance dans "Valley of love"

Compétition
VALLEY OF LOVE
de Guillaume Nicloux
avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu...

"Valley of love" promettait d'être une œuvre à part dans la filmographie de Guillaume Nicloux ("Une affaire privée"). Le film aura surtout été l'occasion de retrouver deux poids lourds du cinéma français face à face dans une histoire de deuil où ils incarnent deux parents séparés, se retrouvant dans la Vallée de la mort, à la demande de leur fils, suicidé six mois plus tôt. Et le scénario délivre l'affrontement attendu, avec sa dose de douleur, dans un mélange finement écrit d'intimité passée, de complicité fragile et de parcours qui s'éloignent.

Dans de fantastiques décors éminemment cinématographiques, entre déserts et canyons, le film dispose ses scènes intimistes, sur fond d'un mystérieux présage, annoncé par les lettres du fils. Et on se prend à vouloir croire nous aussi à cette histoire, s'amusant de la répartie d'un Depardieu en pleine forme, qui n'hésite pas à se montrer sous un jour peu flatteur, et recherchant une explication qui ne viendra pas, à cette histoire de présage flirtant avec le surnaturel.

Le film cependant, s'il parle avec justesse de pardon (et de la capacité de se pardonner à soi-même), souffre quelque peu des nombreux non-dits qui entourent les rapports du couple à leur fils. « Valley of love » n'en constitue pas moins une œuvre intrigante, mais au final presque insuffisamment mystique, malgré l'implication remarquable de ses deux interprètes principaux, jouant presque leurs propres rôles.